Cette journée est historique pour la Tunisie. L’élection pour la première fois d’un Président au suffrage universel direct vient achever la transition démocratique du pays.
Malgré de nombreuses menaces sécuritaires, le processus est arrivé à son terme avec quelques heurts contenus dans le sud du pays. La réussite de ce scrutin est une victoire démocratique en soi, plus symbolique encore que celle des élections législatives du 26 octobre dernier.
Je salue la victoire à présent officielle de M. Beji Caïd Essebsi (BCE), leader du mouvement Nidaa Tounès avec 55,68% des voix.
La stabilité politique du pays passera désormais par une dernière étape : la constitution d’un gouvernement de coalition uni. Nidaa Tounès, vainqueur des élections législatives n’est pas pour autant majoritaire au Parlement. La tâche de rassemblement incombe donc à présent au nouveau Président. Le pays pourra ainsi honorer sa mémoire et se reconstruire.
J’ai le souvenir de ce soir du 14 janvier 2011 où la communauté tunisienne de Grenoble s’était rassemblée sur le parvis de l’Eglise St Louis, rue Felix-Poulat, pour manifester son soutien à la population en lutte contre le régime. C’est ce soir là que tout commençait. La révolution et la transition qui suivirent n’ont laissé aucun répit aux Tunisiens. Rappelons-nous que la mémoire des violences du passé est aussi celle des promesses fondatrices et des promesses tenues.
L’enjeu, c’est désormais la justice sociale et le développement économique du pays, avec le soutien de la France et de l’Union européenne. Le pouvoir d’achat est au plus bas depuis 4 ans, les inégalités n’ont cessé de se creuser et la croissance est anémique. La coopération décentralisée, l’énergie et l’industrie sont des domaines dans lesquels l’Europe doit investir en Tunisie. La reconstruction sera longue mais l’espoir, plus présent que jamais, est le moteur de toutes les victoires !