Alors que s’ouvre aujourd’hui au Bourget la 21ème conférence sur le climat des Nations-Unies, avec la venue de plus de 150 chefs d’Etat et de gouvernement, j’ai organisé vendredi dernier une conférence sur les enjeux et les perspectives de la COP21 dans le cadre de mon cercle de réflexion Initiatives à Grenoble, autour de Dominique Raynaud, glaciologue, membre du GIEC, et Patrick Criqui, économiste, directeur de recherche au CNRS.
La centaine de personnes présentes a ainsi pu avoir un regard croisé de ces deux spécialistes mondiaux du climat, qui ont exposé avec clarté et précision leurs travaux ainsi que les enjeux de ce rendez-vous majeur pour notre planète, dont l’objectif principal est d’aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous, pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C pour 2100.
Pour atteindre cet objectif, il faut réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 40 à 70 % en 2050 par rapport aux niveaux de 2010 et atteindre des niveaux proches de zéro GtCO2éq en 2100. Au rythme actuel des émissions mondiales (+2,2%/an sur 2000-2010), la hausse des températures moyennes mondiales devrait être comprise entre 3,7 et 4,8°C à cette date.
Ce défi mondial comporte des enjeux économiques (financement de la transition, notamment pour les pays moins développés) mais aussi de nombreux enjeux humains. La Banque mondiale a ainsi annoncé que cent millions de personnes supplémentaires risquent de basculer dans l’extrême pauvreté d’ici 2030 s’il n’y avait pas des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation immédiatement, du fait notamment des bouleversements climatiques.
Dominique Raynaud et Patrick Criqui sont notamment revenus au cours de leurs exposés sur le rôle du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), l’évolution des changements climatiques depuis un siècle avec une hausse constante des températures, le besoin de constituer un groupe d’experts régional sur l’évolution du climat, et ont présenté des scénarios de l’état de notre planète dans un siècle selon que la température augmente de 2° ou de 4/5°. Ils ont également fait un point sur les engagements des principaux pays pollueurs pour la COP21 (notamment la Chine, les Etats-Unis et l’Europe).
Pour ma part, j’ai notamment rappelé que les émissions de gaz à effet de serre relèvent à 70% des villes. La plus grande partie des mesures mises en œuvre pour relever le défi climatique doivent l’être au niveau des territoires urbains. D’où l’importance d’impliquer le plus en amont possible les collectivités locales dans les travaux liés aux conférences climats.