La Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale a auditionné mardi Axel Poniatowski et Benoit Hamon, respectivement président et rapporteur de la mission d’information parlementaire sur le Liban.
Une audition particulièrement intéressante. Dans ce pays, la situation est complètement bloquée au plan politique et donc institutionnel.
Comment ce pays, sans Président, sans gouvernement, sans ramassage des ordures ménagères, qui connait des coupures d’électricité incessantes et dont la dette est égale à 150% du PIB peut-il tenir dans ces conditions ?
C’est possible grâce à sa diaspora – il y a quatre fois plus de Libanais dans la diaspora qu’au Liban même – et parce que les regards extérieurs se portent ailleurs, en Syrie, Irak ou Iran. De fait, c’est le gouverneur de la Banque du Liban qui fait tourner le pays, comme il peut (paiement de la dette, des salaires, des services publics).
Le Liban connaît par ailleurs une croissance nulle, source supplémentaire de préoccupation.
Et puis il faut rappeler que le pays accueille 1,2 million de réfugiés syriens (dont 1,1 million de sunnites) et 400.000 réfugiés palestiniens.
L’influence française est plutôt en recul en termes de langue parlée (enseignement supérieur notamment) mais reste potentiellement bonne en termes économique, grâce à la diaspora notamment. Les populations chrétiennes et sunnites considèrent que la France doit continuer à peser dans le pays, alors que la population chiite, tournée vers l’Iran, sont d’avis contraire.
La présence de la Finul (Force intérimaire des Nations Unies au Liban) dans le sud du pays reste indispensable pour maintenir une stabilité des rapports avec Israël.