En déplacement en République Démocratique du Congo au mois d’octobre 2015, dans le cadre d’une mission de l’Agence Française de Développement, je m’étais engagé à revenir pour la Semaine française de Kinshasa, moment privilégié pour les relations bilatérales entre la France et la RDC.
Au cours de ce premier voyage, je découvrais le plus grand pays francophone du monde avec ses 75 millions d’habitants, un des plus riches en ressources naturelles, et un des plus prometteurs en Afrique sur le plan démographique. Mais, dans le même temps, je mesurais combien cet ancien Congo Belge avait souffert des errements de la période Mobutu et des terribles conflits meurtriers de la région des grands lacs, laissant un pays en ruine aux plans économique, social et environnemental.
Avec une espérance de vie de 49 ans en 2014 (59 ans en 1990), un PIB par habitant – en parité de pouvoir d’achat – de 650 USD, un taux de chômage de 43 %, un taux d’alphabétisation de 67% et une croissance démographique de +3,2 %, la RDC apparaît au 176ème rang sur 187 à l’indice de développement humain.
Je revenais en France persuadé que ce pays méritait d’être aidé plus fortement par la communauté mondiale car il constituait un véritable enjeu humain planétaire dans cette région centrale et stratégique d’Afrique.
Je rentrais témoignant de la présence de représentants de la France qui font honneur à notre pays, d’Alain Rémy, notre ambassadeur, à Jean-Christophe Maurin, le directeur de l’AFD, en passant par Philippe Larrieu, le directeur de l’action culturelle et de la promotion de la francophonie.
Je plaidais dès lors pour que l’on fasse le pari de l’intelligence économique et environnementale au profit de la solidarité humaine.
J’espérais que l’on donne enfin sa chance à ce pays qui dépassera les 100 millions d’habitants dans quelques années, ce pays qui a tant souffert et dont l’immense majorité de sa population vit sa pauvreté comme une terrible blessure de l’histoire, d’une histoire particulièrement éprouvante. Et je concluais en souhaitant que la France l’aide à redonner un peu d’espérance, sachant en outre qu’elle y trouvera en retour un bénéfice politique et économique insoupçonné.
Me revoilà donc à Kinshasa, capitale de la RDC, avec ses 12 millions d’habitants et tous ses problèmes.
L’urbanisation croissante et non maîtrisée demeure une préoccupation majeure. Tout fait défaut : l’alimentation en eau potable, l’assainissement, l’électrification, les transports publics, les voiries carrossables…
Me revoilà dans le cadre de la 3ème semaine française de Kinshasa avec, à son programme, trois forums portant sur les infrastructures urbaines, les opportunités financières (banques et assurances), l’emploi et la formation.
Pour rappel, la balance commerciale bilatérale est traditionnellement favorable à la France. Les crédits que notre pays consacre à la RDC se concentrent sur les domaines de l’éducation, de la protection de l’environnement, de la biodiversité et de la santé. Des actions sont également poursuivies dans le domaine de la gouvernance, de l’enseignement du français, de la diversité culturelle et de l’appui à la société civile.
L’Union européenne, de son côté, déploie 640 millions d’euros d’aide au développement en RDC sur la période 2014-2020, au titre du Fonds européen de développement, intervenant prioritairement dans les secteurs de la réforme de sécurité, de la santé, de l’environnement et des infrastructures.
Au plan politique, la France exprime son inquiétude face aux entraves au débat public et ne cesse de rappeler son attachement à la mise en place d’un processus électoral libre, transparent et pacifique, conforme à la constitution congolaise, et à l’objectif fixé par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa résolution 2277 du 30 mars 2016, devant aboutir à l’élection d’un nouveau président d’ici fin 2016.