C‘est une bonne initiative d’Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée Nationale et de son homologue allemand Norbert Röttgen (CDU/CSU).
En un peu plus de 2 heures, de nombreux sujets ont été abordés.
Et d’abord, bien sûr, la question de l’Ukraine. Personne ne veut faire la guerre à la Russie, mais il reste indispensable de faire preuve de grande fermeté vis-à-vis de Poutine. Son annexion de la Crimée, sa tentative de sabotage du vote présidentiel du 25 mai ne peuvent être acceptées.
La principale force de l’Union Européenne est son unité. Ainsi, dans l’affirmation des sanctions, les sanctions financières ne sont pas sans effet. Si l’on doit passer au niveau 3, il faudra maintenir l’unité des pays européens sur cette stratégie. Il reste que l’absence de politique énergétique de l’Union Européenne a permis cette grande dépendance de nombre de pays européens vis-à-vis des ressources russes.
Sur l’Afrique, je suis intervenu pour plaider pour une action internationale de l’UE et de nos 2 pays qui soit plus allante et plus complète. Notre politique étrangère ne peut se résumer à la seule diplomatie, voire à des interventions militaires nécessaires au retour de la paix dans tous ces pays en proie à des conflits sanglants. Il faut d’ailleurs rappeler qu’il n’y a pas d’avenir dans nombre de ces pays, même quand il y a des solutions politiques, sans perspectives de développement économique, social et de plus en plus urbain.
La politique internationale doit donc porter aussi sur les questions de solidarité, de développement, de coopération décentralisée, de maitrise des flux migratoires.
Elle doit s’inscrire aussi sur le développement économique international. Chaque pays a sa stratégie. On parle de plus en plus de diplomatie économique en France avec le ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius. Mais il n’est pas interdit d’imaginer parfois des stratégies plus concertées. Je pense notamment à la nécessité pour l’Europe de ne pas laisser le terrain trop libre à la Chine en Afrique.
A quelques jours des élections européennes, de tels échanges m’ont paru utiles, indispensables pour encourager des échanges privilégiés entre l’Allemagne et la France, et pour permettre à l’Europe de donner un sens à ce qu’elle est: le continent le plus égalitaire et le plus libre au monde!