Le hasard a voulu que je sois assis entre deux anciens Premiers Ministres, François Fillon à ma gauche et Jean-Marc Ayrault à ma droite, pour assister à l’audition intéressante du ministre de la Défense, ce mercredi à l’Assemblée Nationale.
Sur le Mali, il ressort que la situation, malgré la dégradation interne à ce pays, peut s’orienter vers un accord politique sur la base des accords de Ouagadougou (libération des prisonniers, retour dans les zones de cantonnement, renforcement de la MINUSMA, restitution des villes et des garnisons perdues, enquête sur les incidents de Kidal par une commission internationale, ouverture d’un processus de dialogue sous 15 jours en Algérie en vue de définir le calendrier des négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés à compter de la fin juillet).
Jean-Yves Le Drian a fait le tour des capitales des pays voisins (Algérie, Mauritanie, Burkina Faso,…). On a vu aussi des discussions croisées directes entre chefs d’État concernés.
L’initiative des Algériens, notamment, pourrait aboutir à la négociation et à la réconciliation, tout en maintenant la condamnation du terrorisme.
La question des Touaregs, quant à elle, est loin d’être réglée.
En attendant et concernant la présence des troupes françaises au Mali, il a été décidé de retarder la fermeture de la base de Bamako.
Sur la République centrafricaine, on assiste à une détérioration de la situation en matière de sécurité: exactions de Séléka, incidents sur tout le territoire, 2,5 millions de personnes sous assistance humanitaire.
Bref, une situation éprouvante pour tous, y compris pour nos soldats.
Au plan politique, grande fragilité malgré l’engagement volontaire et courageux de la Présidente. Pratiquement, il n’y a pas grand monde à Bangui pour relayer les décisions de la communauté internationale.
Le calendrier électoral (février 2015) ne semble pas tenable.
Il reste à s’assurer d’appuis régionaux pour se redonner un peu d’espoir…
Sur la Loi de Programmation Militaire, le ministre a rappelé les engagements du Président de la République et du Premier Ministre de sanctuariser les budgets.
Il reste 3 sujets de vigilance: les 500m€ au rendez-vous du Projet de loi de Finances rectificatif, l’assurance de ressources exceptionnelles en 2015 et 2016, et la sécurisation de nos exportations.