L’Algérie est un pays en transition et complexe, avec, il faut le dire, la France en point de mire. En effet, l’Algérie est un partenaire incontournable de notre pays pour des raisons historiques bien connues et la France est actuellement le 1er investisseur – hors hydrocarbures – sur le territoire algérien.
Aujourd’hui, les ressources énergétiques constituent l’enjeu majeur de ce pays et les hydrocarbures représentent 98% des exportations algériennes.
Pourtant, les décisions prises durant les années 2008-2009 ont amené l’Algérie à une situation économique fragile : la baisse du prix du pétrole, ainsi que le renforcement du contrôle de l’Etat, de la bureaucratie et des taxes ont entrainé un climat de « déprime » et le freinage des importations.
La société est elle aussi fatiguée par l’immobilisme, le terrorisme (près de 1000 morts par an actuellement) et les insuffisances économiques du pays (pays riche mais peuplé de gens pauvres). La jeunesse est désœuvrée, marquée par la fuite des élites qui pensent « qu’il vaut mieux mourir en mer que pourrir sur terre« .
Le paysage politique quant à lui, ne favorise pas non plus l’évolution du pays : le renouvellement peine à émerger et avec la réélection d’Abdelaziz Bouteflika, même s’il ne s’agit certes pas d’un régime militaire, on ne peut pas sous-estimer le rôle de l’armée.
La France doit donc accompagner cette phase de transition qui se porte sur tous les domaines et ne pas accepter la banalisation. Elle risque sinon de ne plus être la seule référence de la relève, dont une partie a été formée en Union Soviétique avec une culture arabophone.
Afin d’apaiser les relations qui, pour diverses raisons (Sahara oriental, position pro-marocaine de la France, loi de 2005 sur les effets positifs de la colonisation…), restent tendues entre nos deux pays, je suis convaincu que nous devons miser sur la génération des jeunes entrepreneurs et préparer le 50ème anniversaire des accords d’Evian en 2012.