Vice-président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée et membre du groupe d’amitié France-Brésil, j’ai eu l’occasion ce matin d’échanger avec Yves Saint-Geours, Ambassadeur de France au Brésil. J’ai eu plaisir à retrouver ce haut diplomate, que j’avais déjà rencontré lors de ma participation au 5ème Forum Urbain Mondial organisé à Rio au mois de mars dernier.
Le Brésil aspire à devenir une puissance mondiale, capable de peser dans le concert des nations, et le leader continental d’un pôle sud-américain de stabilité, en mesure de faire contrepoids aux États-Unis. Le Président Lula da Silva, au cours de ses deux mandats, aura amené le Brésil à assumer pleinement son rôle de grand émergent au sein des principales instances internationales comme l’ONU, le G20 ou l’OMC, et aura placé la politique étrangère au cœur de son projet politique pour faire du Brésil une « nation mieux respectée, capable de défendre ses intérêts internationalement ».
Depuis plusieurs années, la France développe un partenariat stratégique avec le Brésil reposant sur un dialogue politique approfondi, une coopération très riche en matière culturelle, scientifique et technique et la présence des grandes entreprises françaises dans des secteurs-clés de l’économie brésilienne.
Nous avons également évoqué le récent Sommet des grands pays émergents (BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine) qui s’est tenu à Brasilia le 16 avril dernier et notamment l’asymétrie des relations entre la Chine et le Brésil. Si la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Brésil en 2009, détrônant alors les Etats-Unis, force est de constater qu’alors que les exportations brésiliennes vers la Chine ont été multipliées par quinze depuis 2000, 73% d’entre elles sont limités à trois produits de base : minerai de fer, pétrole et soja. Au contraire, la Chine vend principalement aux Brésiliens des biens manufacturés à forte valeur ajoutée. C’est pourquoi le Président Lula a demandé à son homologue Hu Jintao de corriger cette relation plus qu’asymétrique, tout en l’invitant à renforcer la concertation au sein des pays émergents pour promouvoir des idées communes, notamment sur la réforme de la gouvernance mondiale.