En tant que Vice-président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, j’ai interpellé ce matin Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères et européennes, sur les conditions de libération de Clotilde Reiss, jeune Française de 24 ans emprisonnée en Iran jusqu’au 15 mai dernier.
Tout d’abord, que penser des déclarations d’un ancien sous-directeur de la DGSE, Maurice Dufresse alias Pierre Siramy, qui a affirmé que Clotilde Reiss aurait effectivement travaillé pour les services de renseignements français et qu’elle était immatriculée à la DGSE ? Le Gouvernement français a-t-il demandé des comptes à cet ancien fonctionnaire récemment sorti de sa réserve ?
Par ailleurs, que penser des récentes déclarations du Président sénégalais, M. Abdoulaye Wade, qui estime que l’action de l’Elysée dans ce dossier – et notamment celle d’André Parant, Conseiller du chef de l’Etat pour les affaires africaines – aurait retardé de six mois la libération de Clotilde Reiss, alors même que le Sénégal dit avoir eu dès octobre 2009 un accord de principe du Président iranien sur ce dossier ?
Enfin, peut-on imaginer une libération de ce type sans échange entre les différentes parties, sans même parler de contrepartie ? Il ne s’agit pas là d’exposer publiquement les ressorts secrets des négociations ayant entouré cette libération. Mais est-ce une bonne politique pour aujourd’hui comme pour demain que de nier toute contrepartie ? Ne vaudrait-il pas mieux dans ce cas rester plus sobre et se réjouir simplement mais sincèrement de la libération de notre compatriote ?
Le Ministre a répondu point par point à ces interrogations, réaffirmant notamment qu’il n’y avait aucun lien entre la libération d’Ali Vakili Rad et celle de Clotilde Reiss, qu’aucune contrepartie n’avait été consentie par les autorités françaises pour favoriser cette libération, et jugeant inadmissibles et irresponsables les propos tenus par un ancien membre de la DGSE concernant Clotilde Reiss.