Au moment où le projet de loi sur le « Nouveau modèle énergétique français » a été présenté en Conseil des Ministres par Ségolène Royal, la question d’une politique énergétique de l’Union européenne se pose plus que jamais. Seule l’Europe est capable de relever efficacement, à la fois le défi du changement climatique et celui de l’indépendance énergétique.
La France doit jouer ses premiers atouts, ses villes, qui sont en première ligne dans la mise en œuvre des stratégies environnementales. Leur expertise en termes d’éco-mobilité, de mixité des usages, et de performance énergétique sont autant d’atouts essentiels. Le modèle grenoblois est un exemple en la matière. La création de l’éco-quartier de Bonne notamment, dont la gestion innovante de l’énergie, les logements à faible consommation énergétique et l’aménagement compact et accessible, en font un modèle à suivre pour la ville durable.
Aujourd’hui, une synergie entre les plans d’action nationaux et locaux (PCET) et les initiatives portées par les collectivités locales telles que la Convention des maires contre le réchauffement climatique visant à réduire de 20 % les émissions de CO2 (ratifiée par plus de 5 700 villes d’Europe) est nécessaire, de même que l’implication des collectivités, métropoles et grandes régions en tête, dans le Paquet européen énergie-climat 2030. Je me réjouis que ces revendications aient fait l’objet de l’appel des élus locaux réunis dans le cadre d’un séminaire sur les politiques énergétiques et climatiques européennes, autour de la Commissaire européenne au climat, Connie Hedegaard.
Mais nous devons aller plus loin. La réforme territoriale doit permettre aux métropoles et aux grandes régions d’investir massivement en direction du soutien et de la diffusion de l’innovation scientifique et technique, afin de créer un terreau favorable à l’implantation de pôles d’excellence aussi dans le domaine énergétique et environnemental. C’est la condition pour valoriser les savoirs faire de nos villes, et leur donner une chance de s’exporter à l’international. Les métropoles et les grandes régions pourront ainsi devenir de véritables ambassadeurs d’un nouveau modèle énergétique européen.
Grenoble s’est hissée au 1er rang français en matière d’innovation. Elle ne doit pas perdre son avance. C’est un défi adressé aux nouveaux responsables locaux.