Lundi dernier, c’est avec un grand plaisir que j’ai participé au vernissage de l’exposition « Grenoble/Kaunas : Regards croisés ».
L’année 2012 est celle du 15ème anniversaire du jumelage entre les villes de Grenoble et de Kaunas. La célébration officielle de cet anniversaire aura lieu en novembre 2012 à Kaunas, sur l’initiative et à l’invitation du Maire de Kaunas.
Mais Grenoble entendait aussi prendre toute sa part dans cette célébration. C’est pourquoi nous avons notamment souhaité accueillir pendant tout le mois de septembre, dans le Hall d’honneur de notre Hôtel de Ville, cette magnifique exposition.
Comme son nom l’indique, cette exposition photographique originale est basée sur le principe des regards croisés. Deux photographes de Kaunas – Mindaugas KAVALIAUSKAS et Gintaras ?ESONIS – nous présentent leur regard sur Grenoble et deux photographes grenoblois – Thierry CHENU et Thomas GUILMIN – nous font découvrir leur vision de Kaunas.
L’exposition sera ensuite présentée à Kaunas et Vilnius. Qui plus est, le Ministère français des Affaires Etrangères envisage également de la faire tourner dans d’autres pays baltes.
Ce vernissage, au-delà de sa qualité artistique, m’a donné l’occasion de rappeler très fortement l’importance des liens qui nous lient avec notre ville-sœur de Kaunas.
Grenoble est une ville tournée et ouverte sur le monde. Notre développement s’est effectué depuis 150 ans en dépassant nos frontières. Grenoble est aussi une ville cosmopolite : on parle dans nos rues toutes les langues européennes, et bien d’autres encore venues d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique. Cette particularité explique les nombreux jumelages ou relations de coopération décentralisée qui nous lient avec des collectivités du monde entier.
Parmi toutes ces relations, Kaunas se distingue par son ancienneté et son intensité.
En 1989, la France célébrait le bicentenaire de la Révolution française. Cet événement qui devait changer l’Histoire du monde avait pris naissance à Grenoble, dans l’Hôtel de Lesdiguières où fut réclamée la convocation des Etats généraux de Vizille qui allaient donner son impulsion au mouvement révolutionnaire.
Cette année-là, les peuples d’Europe de l’Est donnaient tout sons sens à ce bicentenaire en conquérant leur liberté. Le rideau de fer tombait. La démocratie gagnait enfin tout notre continent. Il demeurait pourtant encore quelques peuples opprimés. Annexés par Staline, les Etats Baltes avaient subi les deux plus grands fléaux du XXème siècle, le nazisme et le stalinisme.
J’ai eu la chance de découvrir la Lituanie au printemps 1991. Je découvrais alors des gens courageux, déterminés, dont les rêves ont finalement changé le cours de leur destin national, et élargi les horizons de l’Europe.
Dès l’installation de notre municipalité en 1995, nous avions voulu nous jumeler avec une commune lituanienne. Ce fut chose faite en 1997, avec Kaunas, la deuxième ville de Lituanie et sa capitale durant la première république dans l’entre-deux-guerres mondiales.
Et puis la Lituanie et Kaunas, c’est aussi pour nous un nouveau regard porté sur l’Europe. La Lituanie est passée de l’Union Soviétique à l’Union européenne en moins de quinze ans. Et l’excellence des relations franco-lituaniennes passe aussi (voire surtout) par l’importance de la coopération décentralisée entre nos deux pays. Ce seront nos villes qui font vivre concrètement, quotidiennement, la construction européenne. Telle est en tous cas notre ambition à Grenoble.
Si la Lituanie est encore à découvrir par nos compatriotes, tel n’est plus le cas à Grenoble après quinze années d’échanges au cours desquelles nous avons été nombreux à faire le voyage à Kaunas – suivant en cela les traces de Stendhal. Nous sommes aussi heureux de recevoir régulièrement nos amis lituaniens dans la capitale des Alpes.
A chasue fois que nous évoquons la Lituanie, je me réjouis tout particulièrement de la richesse de ces quinze années d’actions concrètes. De nombreux projets d’échanges sont menés chaque année dans les domaines de la culture, du sport et de la santé. A ces actions concrètes s’ajoutent des mises en relation régulières d’acteurs économiques via notamment les chambres de commerce des deux villes.
Il est à souligner que les projets mis en œuvre sont suivis, et souvent impulsés, par un comité de jumelage particulièrement actif.
Nous n’avons pas voulu d’un jumelage protocolaire mais d’une vraie rencontre, de vrais échanges entre les habitants et les acteurs de nos deux villes.
