Faire adhérer au projet du Lyon-Turin, un enjeu à part entière

Avr 22, 2015 | Actualités, Développement durable, Innovation, International | 0 commentaires

Comite_regional_Lyon_TurinSuite au sommet franco-italien du 24 février 2015, qui a permis au projet de liaison ferroviaire d’entrer dans la phase de réalisation du tunnel transfrontalier, j’ai participé lundi au Comité régional sur le Lyon-Turin, organisé à l’Hôtel de région en présence de Jean-Jack Queyranne, président de région, Michel Delpuech, préfet de région, Louis Besson, Président de la Commission Inter Gouvernementale Lyon-Turin, Hubert du Mesnil, Président de TELT (Tunnel Euralpin Lyon Turin) et Mario Virano, directeur général de TELT.

Avec le sénateur de la Savoie Michel Bouvard – avec qui je suis parlementaire en mission sur le financement du Lyon-Turin – je suis intervenu pour faire un point d’étape sur notre rapport.

Au-delà des enjeux techniques, j’ai souhaité remettre la dimension  politique au cœur de mon intervention sur ce projet majeur pour la France, l’Italie et l’Europe toute entière.

En ouverture de mes propos, j’ai rappelé la nécessaire inversion de la perception de nos concitoyens sur ce projet. L’ensemble des acteurs concernés doivent s’engager avec vigueur en matière de communication et de présence médiatique. Pour faire adhérer à ce projet, il faut donc d’abord et avant tout le défendre avec force et conviction, auprès des décideurs, des citoyens et dans les médias.

Il s’agit dans un premier temps de rétablir la vérité sur les montants engagés – ainsi, il n’est jamais inutile de rappeler que le montant du tunnel de base est de 8,5 milliards d’euros, quant beaucoup font de la désinformation en annonçant des sommes parfois supérieures du double.

Il faut ensuite rappeler un certain nombre de chiffres clés : si 90% du trafic se réalise par la route aujourd’hui, l’objectif est clairement d’inverser la tendance. L’enjeu est donc aussi la baisse de manière substantielle des émissions de gaz à effet de serre. Ce projet écologique va en outre générer plusieurs milliers d’emplois.

J’ai ensuite insisté sur la problématique du financement de ce tunnel – qui, pour rappel, est financé à hauteur de 40% par l’Union européenne, 35% par l’Italie et 25% pour la France. Il me parait fondamental de co-construire ce projet emblématique de l’Europe – plus particulièrement de l’Europe méditerranéenne et du sud – avec la Commission européenne et les Parlements français et européen. Le financement doit donc être réalisé de concert. Une des principales pistes de financement est celle de la mise en place d’une eurovignette, qui prendrait la forme d’une majoration du prix des péages pour les poids lourds.

En conclusion, j’ai rappelé que l’Etat devrait aussi s’engager à travers son budget, les collectivités locales seront elles concernées par les accès. En outre, les négociations avec les sociétés autoroutières pourraient déboucher sur un fléchage partiel sur le Lyon-Turin, les majors du BTP, par ailleurs actionnaires de ces sociétés, pouvant trouver leur intérêt à soutenir un projet impliquant un chantier de cette importance. Enfin, il faut s’inspirer de projets existants et ayant fonctionné: le tunnel sous la Manche, belle réussite économique et technique, en constitue l’un des plus bels exemples.