J’ai eu la chance de passer une petite partie du mois d’août, en famille, au Japon, à la découverte de lieux d’un infini dépaysement et, bien sûr, à la conquête de nouveaux sommets.
De retour en France, les impressions, les images, les moments forts sont encore si présents qu’ils m’invitent à vous livrer ces trois tableaux sur ce pays, sa capitale Tokyo, et ses monts emblématiques.
Le Japon ne peut laisser indifférent. Il joue comme un aimant avec son pôle qui attire et celui qui repousse, à l’image de son histoire et de sa géographie, toutes deux complexes. Tout au long de l’archipel, il réserve bien des surprises, mêlant traditions ancestrales et modernité innovante.
Le Japon est aujourd’hui la troisième puissance économique mondiale, et ce en dépit du rattrapage des grands émergents dont la Chine (qui lui a ravi en 2010 le rang de numéro deux). Il représente 20% du budget mondial de Recherche et Développement et 31% du stock mondial de brevets internationaux. Il détient la deuxième place au FMI (après les États-Unis) ainsi que le plus grand fonds de pension gouvernemental du monde et dispose de réserves élevées de liquidités notamment grâce à l’épargne des ménages.
La dette publique du Japon est cependant la plus élevée de tous les pays de l’OCDE et s’élève à plus de 246% de son PIB, la part des dépenses de sécurité sociale en constituant le tiers.
Malgré le plein emploi (taux de chômage de 3,3%), le marché du travail souffre de déséquilibres structurels : précarisation, inégalités hommes-femmes, pénuries sectorielles, non-recours à l’immigration, exode rural…
La France et le Japon entretiennent un dialogue politique régulier sur tous les grands sujets d’actualité internationale. Et notre pays apporte son soutien à l’objectif de l’archipel d’assumer de nouvelles responsabilités sur la scène internationale.
C’est notre deuxième partenaire commercial en Asie après la Chine. Il est le premier investisseur asiatique et le cinquième pays créateur d’emplois en France, avec environ 450 implantations employant plus de 70.000 personnes sur notre sol.
L’une des premières priorités de la France au Japon (qui consacre 3,7% de son PIB à la Recherche) est la coopération universitaire et scientifique. C’est dans ce contexte que Grenoble a noué un partenariat coopératif stratégique avec Tsukuba.
Le nucléaire est un domaine évidemment privilégié de coopération. Si tous les réacteurs japonais avaient été mis à l’arrêt en septembre 2013, à la suite de l’accident nucléaire de Fukushima (2011), plusieurs d’entre eux ont déjà redémarré depuis août 2015 et le gouvernement japonais souhaite rétablir une part conséquente (de 20 à 22%) d’énergie nucléaire dans le bouquet japonais.
Le Japon est un archipel de l’Océan Pacifique Nord, qui s’étire sur 3000 km de long avec environ 4000 îles (dont 4 principales). Sa population est de 127 millions d’habitants répartis sur 377.000 km², soit une densité de 338 personnes au km², dépassant les 5000 habitants au km² dans certaines zones urbaines.
Le pays doit faire face au déclin démographique le plus avancé au monde. Il pourrait passer de 127 à 90 millions d’habitants d’ici 2060 du fait d’un taux de fécondité particulièrement bas (1,42 enfant par femme).
Le Japon est essentiellement formé de chaînes montagneuses (dont beaucoup de sommets dépassent 2000 m) et volcaniques (67 volcans encore en activité) qui représentent 85% du territoire.
L’emblématique Mont Fuji en est le point culminant avec ses 3776 mètres.
L’ensemble du pays présente une forte activité sismique. On se souvient notamment du grave séisme de magnitude 9,0 suivi d’un tsunami, frappant l’est du Tōhoku autour de Sendai et provoquant une catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima, avec un bilan humain estimé à 20000 personnes.
Les deux principales religions du Japon sont le shintoïsme et le bouddhisme. La première est native de l’archipel et c’est en 538 que la seconde est y est introduite.
Le pays va connaître au cours de son histoire de nombreuses périodes mouvementées avec des affrontements souvent violents avec ses voisins russes, chinois et coréens. Et l’histoire moderne ne déroge pas à cette règle.
En 1937, le Japon déclare la guerre à la Chine et envahit son territoire.
Le 7 décembre 1941, c’est l’attaque contre la flotte américaine de Pearl Harbor.
Les 6 et 9 août 1945: bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.
Le 15 août 1945: capitulation du Japon et occupation américaine jusqu’en 1952.
1947: nouvelle Constitution japonaise.
1956: rétablissement des relations avec la Russie et admission à l’ONU.
1964: Jeux Olympiques de Tokyo
1965: normalisation des relations avec la Corée du Sud.
1972: normalisation des relations avec la Chine.
La politique extérieure japonaise est désormais fondée sur trois piliers: le renforcement de son alliance avec les États-Unis, l’approfondissement de sa coopération avec les États voisins et le rehaussement du statut international du Japon qui doit devenir un « contributeur proactif à la paix » en obtenant un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies dans le cadre du G4 (Japon, Allemagne, Brésil et Inde).
Au plan régional, si les relations entre le Japon et la Chine ont connu un réchauffement sensible ces derniers temps, les questions mémorielles, le différend sur les îles Senkaku/Diaoyu et la situation en mer de Chine continuent toutefois de susciter des tensions.
La relation avec les États-Unis reste néanmoins la pierre angulaire sur laquelle repose la politique étrangère japonaise.
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