La session de la branche énergie et grid (réseaux) de l’entreprise française Alstom fait l’objet de vives tensions à l’intérieur comme à l’extérieur de notre pays. La presse anglo-saxonne qui dénonce notamment « l’hostilité française envers les entreprises étrangères » met en exergue l’inutilité de la part de l’Etat d’une intervention au bras de fer dans ce type de dossiers. La responsabilité de l’Etat est aujourd’hui de rassurer les investisseurs et d’en finir avec une forme de dirigisme qui n’a jamais prouvé son efficacité et qui nuit à la confiance.
L’absence d’une véritable politique énergétique européenne, nous empêche actuellement de définir une trajectoire commune, viable pour développer l’ingénierie, l’innovation de nos firmes afin de les renforcer dans la compétition internationale. C’est un des enjeux des prochaines élections européennes que d’obtenir enfin un engagement réel de l’Union pour la mise en œuvre d’une communauté européenne de l’énergie. La crise ukrainienne en rappelle l’acuité et l’urgence, compte-tenu de la dépendance totale ou partielle de 18 pays européens sur 28 des ressources énergétiques de la Russie. Mais dans cette attente et cette perspective espérée, nous devons toujours faire le choix de nous renforcer, de ne pas tourner le dos par idéologie aux offres étrangères à l’Union Européenne si elles sont bonnes. Nous devons, dans un premier temps, faire le choix de l’élargissement et de la complémentarité des activités et de l’emploi en soutenant les projets pérennes pour l’investissement et le développement de l’ingénierie et de la recherche-développement sur nos territoires.
Grenoble, avec la présence du siège d’Alstom Hydro et de Siemens énergie, est très sensible à ce dossier. L’offre permettant de faire croître au mieux les emplois en France avec le développement de l’ingénierie et de la production en région devra être celle soutenue par le gouvernement.