Baignée par la Chao Phraya et son vaste dédale de canaux, Bangkok offre un contraste surprenant entre un futurisme un peu débridé et un enracinement dans la tradition.
De retour dans la capitale de la Thaïlande, plus de 20 ans après ma première visite, je suis saisi par son évolution urbaine, à l’instar des grandes villes chinoises.
Avec ses 11 millions d’habitants, Bangkok est une cohabitation osée de buildings à l’architecture innovante, de marchés flottants, d’échoppes brinquebalantes et de temples majestueux.
Il nous a été donné de voir un magnifique coucher de soleil depuis notre chambre, surplombant le fleuve de la Cité des Anges, avant d’aller dîner et de goûter une des cuisines les plus raffinées du monde.
Le Grand Palais ou Palais Royal n’abrite plus le roi depuis longtemps mais présente plusieurs monuments aux architectures différentes, débordant de dorures et de statues de Bouddha. Au cœur du site se trouve le Bouddha de Jade, véritable trésor de l’art thaï. Non loin, on découvre le spectaculaire Bouddha couché. Tout cela rappelle que le bouddhisme est religion d’Etat et qu’il y a une forte imbrication entre monarchie et bouddhisme. Tout cela relativise notre conception occidentale d’un monde articulé au plan religieux entre nos trois religions monothéistes. Et dans le monde entier, le bouddhisme, sous toutes ses formes, dépasse en nombre de fidèles toutes les autres religions.
Jim Thompson, américain né en 1906 dans l’Etat de Delaware, ancien agent de la CIA, architecte et collectionneur, est venu s’installer après guerre en Thaïlande pour relancer l’industrie de la soie dans ce pays avant de disparaître mystérieusement en Malaisie en 1967. Il a laissé une maison thaïe traditionnelle de belle facture que l’on peut visiter avec plaisir, et où il est possible d’acquérir de belles pièces de soie faites main.
Plus de 15 millions de touristes visitent chaque année la Thaïlande. Très vite, grâce aux Chinois notamment, l’objectif des 20 millions devrait être atteint, preuve de l’attractivité légendaire de ce pays. Cela ne doit pas nous faire oublier que la France, première destination mondiale, accueille par an quatre fois plus de visiteurs. Comment ne pas y être plus attentifs et fiers ? Comment ne pas prendre conscience de cet atout formidable et en tirer un plus grand profit encore ? Je signalais, par exemple, dans mon rapport parlementaire de 2013 sur la Chine que nous n’attirions « qu’un million » de Chinois sur les 100 millions qui quittent leur pays chaque année. On est loin du rapport démographique entre nos deux pays !
Ce périple en Asie du Sud-Est touche à son terme. Trop rapide. Toujours trop rapide bien sûr. Mais le propre de tout voyage est de le resituer dans le temps et l’espace. C’était pour moi la deuxième fois que je revenais en Inde, à Singapour, au Cambodge et en Thaïlande. Je me déplaçais dans des conditions très différentes, moins liées aux contraintes professionnelles ou institutionnelles. Je le faisais à l’instigation de Matthieu dont l’ancrage principal aujourd’hui est Singapour. Et surtout je l’ai vécu avec Marie, pour qui c’était une première dans ces pays.
Enfin, il me faut dire que tout cela n’aurait pas été possible sans une préparation et une organisation intelligentes, efficaces et en tous points réussies d’Hélène.
Elle mérite qu’on lui fasse un peu de publicité. On peut la joindre à Éloge du Monde au +33 6 62 83 67 13 ou par mail à l’adresse helene.lanier@elogedumonde.fr