Administrateur de l’Agence française de développement (AFD), je me suis rendu tout récemment en République Démocratique du Congo (RDC).
C’était la première fois que je me rendais dans ce pays peu connu des Français qui ne distinguent pas toujours les deux Congo, le Congo-Brazzaville, plus petit, et la République Démocratique du Congo (ex Zaïre).
Ce pays, plutôt tenu à distance par les autorités françaises, est pourtant le plus grand pays francophone du monde – avec plus de 70 millions d’habitants dont la langue véhiculaire est le français – un des plus riches en ressources naturelles, et un des plus prometteurs en Afrique sur le plan démographique.
Alors? Les errements de la période Mobutu et les terribles conflits meurtriers de la région des grands lacs ont laissé de bien tristes souvenirs et un pays en ruine aux plans économique, social et environnemental.
Alors? Ce pays mérite d’être aidé par la communauté mondiale et par la France car c’est un enjeu humain planétaire dans cette région centrale et stratégique d’Afrique.
Il serait bien imprudent de conclure quoi que ce soit de définitif après seulement quatre jours d’immersion en RDC. Mais ce dont je peux témoigner, c’est la présence de représentants de la France qui font honneur à notre pays, d’Alain Rémy, notre ambassadeur à Jean-Christophe Maurin, le directeur de l’AFD, en passant par Philippe Larrieu, le directeur de l’action culturelle et de la promotion de la francophonie.
Je souhaite que la France retrouve en RDC le chemin d’une reconquête diplomatique politique et économique.
La tâche n’est pas facile mais l’enjeu à 10 ou 20 ans et plus est considérable. Il y a tout à faire au plan énergétique, à celui des infrastructures de transports, en matière d’urbanisation et d’environnement.
Je souhaite qu’un plan stratégique à court, moyen et long terme puisse être élaboré par la France, fixant les objectifs prioritaires à poursuivre, même s’ils doivent être limités pour des raisons financières évidentes. Mais, comme souvent, le manque de clarté stratégique conduit à la dispersion, au saupoudrage, à l’absence de cohérence et de cohésion qui sont autant de sources d’inefficacité et finalement d’échecs.
Faisons le pari de l’intelligence économique et environnementale au profit de la solidarité humaine.
Ce pays qui dépassera les 100 millions d’habitants dans quelques années, ce pays qui a tant souffert, dont l’immense majorité de sa population vit sa pauvreté comme une terrible blessure de l’histoire, d’une histoire particulièrement éprouvante, ce pays mérite d’avoir sa chance.
La France peut aider à lui redonner un peu d’espérance. Elle y trouvera en retour un bénéfice politique et économique insoupçonné !