La Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale – à laquelle j’appartiens – a récemment reçu M. Audronius Ažubalis, Ministre des Affaires étrangères de Lituanie. En ma qualité de Président du groupe d’amitié France-Lituanie, mais aussi de Maire de Grenoble qui est jumelée avec Kaunas, je me réjouis tout d’abord de la reprise de l’économie lituanienne, dont je ne doute pas que la France bénéficiera. Cette rencontre m’a également permis d’échanger avec le Ministre sur divers sujets.
Je l’ai ainsi interrogé sur les priorités de la présidence lituanienne du Conseil européen en 2013. Il m’a indiqué que la Lituanie comptait bien évidemment travailler étroitement avec la Grèce et l’Irlande. Un accent tout particulier devrait également être mis sur le partenariat avec les pays de l’Est de l’Europe, l’expertise lituanienne pouvant être utile en la matière. Enfin, le Ministre a évoqué un approfondissement de la stratégie de la mer Baltique, mise au point sous la présidence suédoise. Tout en regrettant que cette stratégie ne bénéficie pas de fonds supplémentaires. La Lituanie est attachée à renforcer les synergies des pays concernés pour améliorer la qualité de vie, la sécurité et la compétitivité de la région et surmonter les problèmes d’environnement, la Baltique étant malheureusement l’une des mers les plus polluées du monde.
Je l’ai ensuite demandé s’il était favorable à l’élargissement de l’Union européenne à la Turquie. Il m’a alors indiqué avoir eu l’occasion de s’entretenir récemment avec son homologue Turc et avoir ressenti une évolution des souhaits du Gouvernement turc en la matière. En effet, la majorité au pouvoir a de grandes chances de se voir reconduite lors des prochaines élections et l’économie de la Turquie étant florissante, le pays est de moins en moins inquiet pour son avenir. De plus, la région connaît de profondes mutations et la Turquie se voit propulsée au rang d’acteur de premier plan. Pour toutes ces raisons, la Turquie insiste désormais moins pour devenir membre de l’Union européenne. Toutefois, la Lituanie soutient en toute hypothèse la candidature de la Turquie à l’adhésion à l’Union européenne, à condition que tous les critères d’admission soient strictement remplis. Or, il y a de profondes différences entre Ankara et Istanbul d’une part, et le reste du pays d’autre part. Parvenir à un même niveau économique partout en Turquie, mais aussi à une même compréhension des principes démocratiques dans l’ensemble du pays peut prendre du temps. En outre, au Proche-Orient, l’Egypte est désormais un acteur secondaire alors que la Turquie est passée au premier plan.