Audition de M. Claude Mandil et de Mme Cécile Maisonneuve devant la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale

Juin 25, 2014 | Actualités, International | 0 commentaires

Audition très intéressante de l’ancien Directeur Général de l’Agence Internationale de l’Énergie et de l’experte au Centre « Énergie » de l’IFRI (Institut français des relations internationales) ce matin, par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Au départ,  un constat a été dressé : il n’y a pas de politique européenne énergétique compte-tenu des contradictions des décisions successives de l’Union Européenne. Citons ici la contradiction entre le marché européen de l’énergie et la politique du 3×20 en 2020 qui a tué l’idée même de marché (absence de logique de prix).
Ainsi, les prix de gros sont très bas et ceux réservés aux consommateurs sont de plus en plus élevés.
Bref, il serait souhaitable de conserver le marché intérieur, faire du CO2 le seul objectif contraignant et remettre la notion de coût au cœur du système en supprimant le principe du rachat.

L’occasion m’était donnée par la suite, d’aborder quatre questions:
1) l’instabilité du réseau électrique en Europe semble être un sujet plus préoccupant que celui de la sécurité énergétique, notamment du fait de la dépendance vis-à-vis de la Russie.
Est-ce pour des raisons techniques (interconnexion des réseaux) ou pour des raisons de régulation tarifaire ?
2) En matière énergétique, ne devrait-on pas jouer le moteur franco-britannique plutôt que franco-allemand au plan européen?
3) En terme d’émissions de CO2, 70% d’entre elles relèvent des territoires urbains (déplacements, habitat, industrie et services,…). Ne devrait-on pas mieux articuler Europe, États membres et gouvernements locaux ?
4) Quels sont les points forts de la France à l’export en matière énergétique? Le nucléaire? l’hydraulique?

Au total, il est illusoire d’imaginer que l’on va faire changer chaque État membre de l’UE de sa propre définition de sa politique énergie-climat. Par contre, on doit revenir au principe du marché énergétique européen en mettant le CO2 et le coût comme critères de régulation.