Audition de Jérôme Bonnafont, directeur d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères

Oct 25, 2015 | Actualités, International | 0 commentaires

Audition_Jerome_BonnefontAprès Laurent Fabius, la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale a auditionné mercredi dernier Jérôme Bonnafont, directeur d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères et du Développement international. Nous avons pu faire avec lui le point sur plusieurs dossiers majeurs, dont vous pourrez avoir un aperçu ci-dessous :

IRAN

La normalisation des relations avec ce pays est en cours. Un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) remis en décembre pourrait conduire à la levée des sanctions. Mais en cas de non application de l’accord sur le nucléaire, il y aura reprise immédiate des sanctions. Sur le plan économique, l’Iran offre de nombreux marchés potentiels, notamment dans le domaine de l’aéronautique. Pour la question du financement, les Iraniens ne veulent pas s’enfermer dans un tête-à-tête avec les Etats-Unis. Mais les banques françaises sont pour le moment prudentes. Quant à la politique extérieure de l’Iran, il n’y a aucune inflexion notable : hostilité à l’Arabie Saoudite et soutien à la Syrie.

YEMEN

Dans ce pays voisin de l’Arabie Saoudite, la crise est d’abord yéménite, l’ancien régime n’acceptant pas le nouveau. Une crise humanitaire se rajoute par ailleurs à la crise politique. Jérôme Bonnafont estime que l’issue de la négociation engagée entre les différentes parties par l’ONU devient une urgence.

LIBYE

Le travail consiste à convaincre les éléments modérés de ne pas céder aux extrémistes. La population est de plus en plus lasse de ces jeux de pouvoir et de milices. Mais on n’est pas encore arrivé au rétablissement d’un véritable État libyen.

TUNISIE

La France est très engagée aux côtés de la Tunisie, sur les plans sécuritaire et économique notamment, les islamistes misant sur un effondrement économique pour remettre en cause la démocratie. Des centaines de millions d’euros sont disponibles avec les grands organismes tels que le Fonds Monétaire International (FMI) ou la Banque Européenne d’Investissement. Ce qui manque, ce sont les projets. Et la France doit aider à les définir.