Ce mardi, j’ai pu assister à l’audition de Jean-Marc Ayrault, Ministre des Affaires étrangères et de Développement, dans le cadre de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale. Il a proposé un panorama complet sur la situation internationale et sur l’engagement de notre pays aussi bien dans le développement que dans la résolution des conflits.
A l’échelle européenne, il a rappelé que sur les décisions concernant les réfugiés, la France a tenu à faire respecter le droit international. La libéralisation des visas avec la Turquie ne pourra être mise en œuvre que si toutes les autres conditions seront bien remplies.
Sur les relations commerciales, l’accord avec le Canada est bon. En revanche, avec les États-Unis, le compte n’y est pas : la France n’acceptera pas un accord au rabais.
Du côté de Moscou, les échanges ont permis de rappeler l’importance du partenariat avec la Russie. Tous les points positifs comme contentieux ont été abordés: Ukraine, sanctions européennes, Lybie, Syrie, Haut-Karabagh, etc.
Concernant l’Ukraine, une nouvelle réunion du format Normandie pourrait se tenir en mai.
De l’autre côté de la Méditerranée, en Libye, les choses sont toujours d’une très grande fragilité. La question centrale reste la question sécuritaire, la lutte contre Daech, contre les trafics d’armes et d’êtres humains.
En Syrie, les entorses à la trêve sont très nombreuses et mettent en péril le processus de négociation de Genève.
Concernant l’initiative de paix au Proche-Orient, entre Israéliens et Palestiniens, les choses se mettent en place avec une vingtaine de pays.
Enfin, au plan du développement, le rapprochement entre l’Agence française de développement (AFD) et la Caisse de Dépôts se fera par convention, en maintenant le montant des engagements (4 milliards d’euros) évoqués au profit de l’AFD.
Lors des échanges, je suis intervenu pour évoquer la situation très difficile de Mayotte dans l’archipel des Comores, en complément de la longue liste évoquée des pays en crise.
La France a une responsabilité nationale (Mayotte est un département français) mais a aussi, à mes yeux, une responsabilité internationale, si elle veut mener une politique cohérente au plan du développement comme à celui des migrations. Ne devrait-on pas prendre une initiative au niveau gouvernemental et/ou parlementaire, faisant valoir une approche régionale de sa politique d’intervention et d’influence ? Outre Mayotte et La Réunion, il me semblerait opportun et utile de mettre en place des partenariats renforcés avec Madagascar, Les Comores, et aussi avec les pays du continent : Mozambique, Kenya, Tanzanie, et même l’Afrique du Sud.
En réponse, le ministre a indiqué qu’il se rapprochera de ses autres collègues concernés par la question pour définir une politique d’ensemble de la France.