La Commission des Affaires étrangères (CAE) a auditionné la semaine dernière Didier Chabert, sous-directeur Moyen-Orient au Ministère des Affaires étrangères, sur la situation au Yémen.
Ce pays de 25 millions d’habitants vit une crise politique forte depuis la destitution du président Saleh, victime des mouvements du printemps arabe. Un fort soutien international à une transition démocratique est intervenu en 2011. Dans un premier temps, tous les acteurs ont semblé jouer le jeu, aussi bien les chiites qu’Al-Qaïda et les anciens du président Saleh.
Aujourd’hui, Daech essaie de s’implanter au Yémen.
On assiste à une dégradation de la situation depuis 2014, les Houthis destituant le président Hadi en place, avec la complicité d’Al-Qaïda.
L’Arabie Saoudite s’est interposée avec une coalition de 34 pays, dont 24 sunnites, pour empêcher la prise d’Aden. Cela a permis de remettre en scène les partisans du président Hadi et de stopper la progression d’Al-Qaïda.
Ce pays pauvre est aujourd’hui dans une situation politique, économique et social préoccupante. Daech doit être stoppé dans sa volonté de s’implanter au Yémen – en plus de la Syrie et de l’Irak.
De nouvelles négociations internationales s’engagent en Suisse mais dans un processus qui risque de durer (trop) longtemps avant toute conclusion, compte-tenu de la complexité de la situation.
La France a fait les choix de la communauté internationale, en cherchant à limiter au Yémen la crise actuelle et en évitant à tout prix de faire basculer les Houthis dans les bras de l’Iran.
Sur le plan humanitaire, la situation est assez préoccupant car l’accès au Yémen est très difficile. Les choses ont heureusement progressé avec l’amélioration de la situation d’Aden.