Alors que l’autorité palestinienne a demandé, par la voix de son président Mahmoud Abbas, l’admission de la Palestine au sein des Nations-Unies le vendredi 23 septembre, je veux dire mon soutien à cette initiative, dans la continuité du projet de résolution déposé par le groupe socialiste de l’Assemblée nationale auquel j’appartiens.
Depuis plusieurs décennies, le conflit israélo-palestinien empoisonne le Proche-Orient sans qu’aucune solution n’ait été trouvée.
Malgré la durée de ce conflit, de nombreux points de blocages émanant des deux parties n’ont cessé d’entraver les efforts pour parvenir à une paix durable dans la région: assassinat d’Itzakh Rabbin en 1995, poursuite de la colonisation dans les territoires palestinien, persistance du terrorisme… Le maintien d’un tel foyer de tension au coeur du Moyen-Orient laisse peser un risque dangereux dont les conséquences s’étendent bien au-delà de la région.
C’est en s’appuyant sur le droit international et les nombreuses résolutions des Nations-unies qu’il sera possible de construire une paix juste et durable qui garantisse le droit des Palestiniens à vivre dans un Etat viable et souverain aux côtés de l’Etat d’Israël dont le droit à l’existence et à la sécurité doit être pleinement reconnu et garanti, aussi bien dans la région qu’au plan international.
Prenant acte des échecs qui entourent le processus de paix depuis 1991, le groupe socialiste, radical et citoyen a appellé (e) le gouvernement français à soutenir la demande de reconnaissance de l’Etat palestinien assorti de garanties de sécurité pour Israël. Je souscris pleinement à cette démarche. C’est en effet la seule voie permettant de parvenir à la solution de deux Etats pour deux peuples, souhaitée aussi bien par les citoyens israéliens que palestiniens, comme le démontrent toutes les enquêtes d’opinion réalisées par des institut indépendants. Les négociations, dont le principe est opposé par Benjamin Netanyaou à la démarche unilatérale de l’Autorité palestinienne à l’ONU, ne sont pas une fin en soi. Elles ne devraient être qu’un moyen pour parvenir à une paix dont l’avènement n’a que trop duré. Vingt ans après leurs prémices à la conférence de Madrid, dix-huit ans après les accords d’Oslo, ces interminables négociations bilatérales ont montré qu’elles n’aboutiraient pas sans l’intervention de la communauté internationale. L’admission de la Palestine à l’ONU, en mettant Israéliens et Palestiniens sur un pied d’égalité, par l’interdiction de la poursuite de l’occupation des territoires, donnerait les moyens de conclure une paix durable fondée sur la reconnaissance d’Israël, qui je le rappelle a été créé après la seconde guerre mondiale et le drame de la Shoah comme Etat du peuple juif et sur la définition de frontières proches de celles de 1967, avec des modifications minimes conclues par les deux parties. Je suis persuadé que la reconnaissance de la Palestine répondrait ainsi aux véritables intérêts des uns et des autres.
Ami des Palestiniens et amis des Israéliens, j’attends de la France qu’elle adopte à l’ONU une position clairvoyante et courageuse au service de ces seuls intérêts-là.