Ce mercredi matin, nous avons auditionné Jacques de Maio, Chef des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Afghanistan et au Pakistan, venu nous présenter l’action de son organisation dans ces pays, malheureusement tous deux en proie à de violents affrontements armés.
En Afghanistan, des affrontements réguliers entre des groupes armés et les forces armées nationales et internationales se poursuivent sur plus de la moitié du territoire. Quant aux provinces qui ne sont pas directement touchées par les affrontements armés, la population y est fréquemment victime de l’explosion de bombes au bord des routes et d’attentats suicide. Le CICR est présent en Afghanistan depuis 1987, avec près de 1400 personnes sur place. Il continue de répondre aux besoins des personnes touchées par le conflit et apporte son soutien à des hôpitaux et des centres de réadaptation physique, qui s’attachent essentiellement à aider les victimes de mines terrestres. L’institution réalise également des programmes visant à mettre en évidence les dangers que représentent les munitions non explosées, et entreprend des travaux de réhabilitation des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement. Les visites aux personnes détenues par les autorités afghanes, la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) ou la coalition dirigée par les États-Unis restent prioritaires pour le CICR, de même que les efforts déployés pour rétablir ou maintenir les liens entre les membres de familles dispersées par des années de conflit armé.
Au Pakistan, les hostilités qui ont éclaté à la mi-2008 ont eu des conséquences dramatiques sur la situation humanitaire dans le nord-est du pays. Cette escalade a également provoqué des déplacements massifs de population – plus de 2,5 millions de personnes, selon les estimations – dans les districts de Dir, Swat et Bajaur. En coopération avec le Croissant-Rouge du Pakistan, le CICR qui est actif dans le pays depuis 1947, avec près de 800 personnes sur place, a intensifié ses activités pour venir en aide aux civils dans les zones touchées par les combats et aux déplacés internes qui ont trouvé refuge dans des lieux plus sûrs – camps, familles d’accueil ou autres abris de fortune. Le CICR a été la première organisation humanitaire internationale à pénétrer dans les districts de Buner, Dir et Swat aussitôt que les conditions de sécurité l’ont permis : il a participé à la remise en état des principaux hôpitaux, fourni des secours d’urgence aux personnes déplacées et contribué au rétablissement de liens familiaux qui avaient été brisés par les déplacements.