Quelques mois après la remise par Louis Gallois de son rapport sur la compétitivité, ce sont aujourd’hui Jean-Luc Beylat et Pierre Tambourin qui remettent au gouvernement un important rapport sur l’innovation. A juste titre, ils appellent de leurs vœux la mise en place d’une vraie politique de long terme en la matière, avec notamment 19 mesures pour favoriser l’émergence d’une « culture d’innovation » et « sauver la productivité ». Ils plaident ainsi pour une politique véritablement transversale, de la recherche au financement des entreprises, en passant aussi par les politiques d’éducation, d’immigration, de fiscalité ou encore de propriété intellectuelle. Je souscris aux propositions contenues dans ce rapport, dont beaucoup rejoignent celles que j’avais pu développer l’an dernier dans mon ouvrage « ETI et PME : pour une innovation compétitive« .
Nous devons aujourd’hui faire de l’innovation une priorité. La réorientation de crédit-impôt recherche vers les PME, PMI et ETI est un premier pas dans ce sens mais nous devons aller plus loin. Notre politique industrielle doit avoir pour ambition de favoriser les transferts technologiques des pôles de recherche vers les entreprises. Les PME, PMI et ETI de notre pays doivent être les locomotives de notre croissance et l’innovation leur moteur.
A l’exemple de ce qui se passe à Grenoble, « 2ème ville de France où il fait bon innover » (Palmarès du magazine L’Entreprise) et 2ème pôle de recherche et d’innovation après Paris avec un modèle de développement construit sur une très forte synergie entre l’université, la recherche et l’industrie, les « écosystèmes locaux d’innovation » évoqués dans le rapport ont beaucoup à apporter. C’est pourquoi, en bonne intelligence avec les régions, les grandes agglomérations vont se mobiliser pour renforcer leur soutien à ces écosystèmes, avec bien sûr la Banque publique d’investissement qui sera le bras armé de la relance. Le retour de la croissance dans notre pays passe par les territoires métropolitains, qui sont les centres névralgiques de l’innovation. Ce sont eux qui réalisent 50 % de la valeur ajoutée de notre pays et affichent, à l’image de Rennes, Toulouse ou Grenoble, des taux de croissance de l’ordre de 2%, 3% et plus.