?C’est avec un immense plaisir et une belle émotion que j’apprenais hier le nom du nouveau Prix Nobel de littérature. Patrick Modiano est sûrement le romancier contemporain français qui m’a le plus marqué.
Pour son style dépouillé, pour son transport vers l’imaginaire, au-delà du réel. Pour ce qu’il nous apprend de nous-même, sur notre infinie quête d’identité, sur les mouvements et les désordres de notre société. Ainsi, rue des boutiques obscures, on se perd dans le dédale incertain de la mémoire, en vagabond solitaire.
Et puis, comment aurais-je pu rester insensible au travail de mémoire qu’il a mené avec minutie sur la période de l’Occupation.
Son talent fut reconnu à de nombreuses reprises au fil de ses presque 40 ouvrages écrits depuis le début de sa carrière. Cela pourrait faire de ce nouveau prix une simple reconnaissance de plus, mais c’est du Nobel qu’il s’agit, et cela lui donne une dimension toute particulière. Son œuvre et plus généralement la littérature française contemporaine sont aujourd’hui récompensées et s’en trouvent ainsi, à juste titre, grandies!