En disant adieu à Geo, en août 2013, je saluais un homme debout qui avait marqué son temps, en chrétien, en syndicaliste, en élu, en responsable politique et de quartier.
En rendant hommage à Suzon aujourd’hui, il n’est pas anodin de les associer.
Suzon et Geo étaient faits l’un pour l’autre, l’un par l’autre, l’un avec l’autre.
Et si leurs personnalités étaient bien sûr différentes, leurs valeurs et leurs convictions les rapprochaient. Ils croyaient dans le destin d’une humanité plus solidaire, plus progressiste. Ils croyaient davantage en un avenir collectif qu’à une promotion individuelle.
Le militantisme était leur seconde nature.
Je me souviens de ces soirées, de retour de la place St Bruno et de ces salles enfumées où nous refaisions un peu le monde, un peu plus la France et beaucoup plus Grenoble. Nous nous retrouvions au Village Olympique, rue Claude Kogan où nous étions accueillis par Suzon, autour d’un verre ou de quelque chose à manger.
Elle nous rapportait ses derniers échanges avec ses voisins ou les habitants du quartier, et insistait sur ses rencontres avec les jeunes, avec les plus fragiles, les plus précaires de nos concitoyens. Elle nous rappelait sans cesse à la réalité concrète, au vécu de la population.
Son sourire, son enthousiasme étaient communicatifs.
Devenu maire, nos relations étaient moins fréquentes. On se revoyait surtout à l’occasion de déambulations dans le Village Olympique, son quartier. Elle hésitait entre le vous et le tu. Pour ma part, je restais militant car c’est comme cela que je la voyais et que je l’aimais. On parlait des problèmes du moment, mais elle nous rappelait toujours les atouts du quartier…
Suzon, c’était le visage de la bienveillance et de l’amour des autres.
Un beau visage, le visage de la vie.
Nous ne l’oublierons pas.