Le groupe socialiste de l’Assemblée nationale auditionnait hier, Jean-Marie Delarue, Contrôleur Général des lieux de privation de liberté.
Ce fut l’occasion de saluer l’action du fondateur de ce nouvel organisme dont le mandat de 6 ans, non reconductible, touche à son terme.
Il a tenu à rappeler les valeurs qui ont été à la base de la politique menée: indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics, intransigeance sur la défense des droits fondamentaux et le respect de la dignité des personnes.
Au total, un travail considérable a été mené: 10000 pages consultables par tous sur site internet.
Jean-Marie Delarue a profité de l’occasion pour rappeler que la privation de liberté n’est pas liée à la délinquance, qu’il s’agisse des prisons ou des hôpitaux. L’examen précis de la situation révèle que les régimes varient selon les établissements, que la politique de sécurité est irrationnelle, variant selon les responsables, ici ou là, au gré de leurs inspirations ou plutôt de leurs improvisations.
Dans les prisons, faute de moyens, ce n’est pas l’ordre public qui y règne mais la loi de la jungle.
Plus globalement, la privation de liberté peut être considérée comme un garde-meubles, sans réflexion ni action sur la sortie.
C’est à l’honneur de la France de disposer d’un tel organisme indépendant, inconcevable même dans beaucoup de pays dits démocratiques.
On peut ainsi mesurer les problèmes qu’il reste à résoudre: réponses trop lentes aux plaignants, intérêt insuffisant pour la psychiatrie, indifférence ou fatalisme concernant les alertes.
Jean-Marie Delarue, avec son équipe, a jeté les bases d’un organisme de contrôle indépendant, devenu désormais indispensable dans notre pays au nom même de la démocratie et de la transparence.
Son engagement et son éthique méritent d’être connus et reconnus.
Jean-Marie Delarue, c’est un beau visage de la France!