Europe : la fin d’un rêve ?

Mai 9, 2014 | Actualités, Non classé | 0 commentaires

Nous venons de commémorer le 8 mai 1945, la fin d’une tragédie mondiale d’une ampleur extraordinaire. Il y a 69 ans, sur les cendres de la Shoah naissait un espoir formidable : la construction européenne à partir des États-nations comme continent de la paix et de prospérité.

Aujourd’hui le rappel de cette extraordinaire aventure historique unique au monde, ne suffit plus à mobiliser les peuples. Le scepticisme anti-européen progresse partout en même temps que le repli populiste. Est-ce une fatalité ?

Et d’abord ce scepticisme est-il « objectivement » justifié ? Comme pour beaucoup de sujets, l’Europe est difficile à expliquer. Or, on le sait malheureusement, la complexité n’a pas accès aux médias. Et la classe politique a souvent renoncé à affronter un tel handicap, préférant surfer sur la facilité en défaussant ses responsabilités nationales sur l’Union.

Dans ces conditions, comment raconter la pourtant belle histoire de l’Europe ? Celle bien sûr de la paix depuis 70 ans et de la réconciliation Est-Ouest, mais aussi celle de son modèle social. L’Europe, c’est 7% de la population mondiale, mais 20% de la production et 50% des prestations sociales dispensées dans le monde ! L’Europe est le plus égalitaire de tous les continents. Et les pays les plus compétitifs sont aussi ceux dont le chômage est le plus bas et dont les systèmes sociaux sont les plus performants !

Alors comment sortir de cet euroscepticisme ? En ayant des résultats. C’est ainsi que l’Union Européenne se réconciliera avec ses peuples. C’est vrai en France, c’est vrai aussi pour l’Europe. Cela passe par deux conditions.

Premièrement, il faut, faute de mieux, dans un premier temps se recentrer sur la zone euro afin de définir une politique intégrée, budgétaire et monétaire, et prendre vite des décisions majeures ;

Deuxièmement, il faut se concentrer sur quelques sujets qui doivent devenir des priorités budgétaires : emploi, formation des jeunes, sécurité énergétique, climat…et arrêter de s’adonner à la fuite en avant règlementaire et normative.