Il y a des journées plus importantes que d’autres au plan politique. Celle de mardi en fait sûrement partie.
Parce-qu’elle a permis de révéler un Premier Ministre engagé sur le fond et déterminé sur la forme.
Parce-qu’elle s’est terminée par un vote majoritaire « relatif », montrant que la ligne politique décidée par le Président de la République en début d’année et confirmée après la lourde défaite des municipales, n’a pas le soutien de toute la gauche ni même de tout le groupe socialiste, qui a enregistré 41 abstentions.
J’ai voté ce programme de stabilité budgétaire qui prévoit 50 milliards d’économies.
Pourquoi ?
Parce-que j’ai la conviction que la charge du déficit et de la dette publique pèse trop lourdement sur les marges de manœuvre de l’Etat pour investir efficacement dans les filières d’avenir, fortement exportatrices et sur la confiance pour favoriser l’accueil des investissements extérieurs. La dette publique a en effet triplé durant le mandat de Nicolas Sarkozy, la charge de la dette devenant le premier poste budgétaire de l’Etat avec un montant de 45 milliards d’euros consacrés par an.
Il est plus que temps de changer cela en accélérant le rythme des réformes tout en répartissant les efforts avec un souci de justice sociale. En épargnant les plus vulnérables par l’indexation sur les prix des minimas sociaux, la revalorisation des retraites jusqu’à 1200€ et la revalorisation des salaires des fonctionnaires de catégories C et B en début de carrière, l’assurance d’une politique de lutte contre l’appauvrissement et les inégalités est assurée. La poursuite des investissements dans l’éducation, la sécurité, la justice, le logement, l’autonomie, la santé et la transition énergétique en est aussi l’affirmation.
Ce programme est un engagement clair pour l’emploi, la première des solidarités, en supprimant les cotisations pour un salarié payé au SMIC.
Pour répondre aux problèmes structurels de notre économie, nous devrons à présent investir massivement dans les filières d’avenir. Par la priorité donnée à la recherche et à l’innovation dans ces domaines ciblés, nous réorganiserons un tissu industriel fortement exportateur. La diplomatie économique engagée par Laurent Fabius est le second pilier du redressement de l’économie française, une économie en phase avec le monde en mouvement.
L’ensemble de la gauche au Parlement comme dans les territoires doit se recentrer sur ces objectifs. Pour y parvenir, certaines exigences communes seront légitimes (réforme fiscale, contreparties du pacte de responsabilité, nouvelles ressources pour les collectivités territoriales…).
C’est un pari. Il n’est pas gagné. Beaucoup de temps a été perdu. La confiance du pays doit être reconquise. Mais rester les bras ballants eut été à coup sûr un échec.