Robert Chapuis est un ami de longue date. Il recevait jeudi dernier les insignes d’Officier de la Légion d’Honneur des mains de Christian Forestier, ancien recteur.
Enseignant de vocation, il fit ses armes militantes au sein des Jeunesses étudiantes chrétiennes et de l’UNEF dont il fut vice-président, s’engageant avec force dans le combat anti-colonialiste. La suite logique voulait qu’il adhère et milite ardemment au sein du PSU, ce qu’il fait à partir de 1964.
Robert Chapuis devient alors le compagnon historique de Michel Rocard. Il sera numéro 2, puis numéro 1 du PSU. En 1974, il devient l’un des contributeurs de ce que l’on appellera, après l’adhésion des rocardiens au Parti Socialiste, la deuxième gauche. Une gauche moins centralisatrice, plus en lien avec la société civile et peut-être plus réaliste. Robert Chapuis fut Secrétaire National du Parti Socialiste à plusieurs reprises (à l’Energie, à l’Urbanisme, Environnement et Cadre de vie ainsi qu’à l’Enseignement supérieur et la Recherche), avant de devenir Secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement technique sous les gouvernements Rocard (1988-1991).
Il fut aussi Député de l’Ardèche de 1981 à 1988, Maire de la commune du Teil de 1983 à 2001, Conseiller régional de 1992 à 1998 puis Conseiller général de 1998 à 2004.
Figure de la gauche française ancrée dans les territoires, son expérience reste précieuse pour tous ceux qui refusent aujourd’hui de laisser les affaires du monde au libéralisme effréné et les affaires de la France aux mains d’une droite qui continue de préférer l’ordre à la justice. Aujourd’hui plus que jamais, la gauche doit comprendre ce qui a changé tout en restant elle-même.
Robert Chapuis co-rédigea récemment la contribution d’« Inventer à Gauche » pour les Etats-généraux du PS.
Au-delà de l’ami fidèle, Robert reste, pour moi, un exemple d’engagement durable, de rigueur intellectuelle et morale, aux valeurs et convictions fortes. Un beau visage de la gauche!