Recontre franco-allemande d’Inventer à gauche à Berlin

Mai 13, 2011 | Actualités | 0 commentaires

Mercredi, j’étais à Berlin avec une délégation d’Inventer à gauche, cercle politique que je préside. Après nos 2èmes rencontres nationales franco-allemandes qui se sont tenues à Strasbourg en janvier dernier, devant plus de 400 personnes, Inventer à gauche (IAG) souhaitait poursuivre sa réflexion sur la social-démocratie en Europe et sur l’avenir de la relation franco-allemande.

A Berlin, nous avons rencontré Frank-Walter Steinmeier, Président du groupe SPD au Bundestag, ancien Vice-chancelier de la République fédérale d’Allemagne. Il nous a rappelé son attachement à la relation franco-allemande, et son souhait d’approfondir nos relations entre socialistes français et sociaux-démocrates allemandes dans les mois à venir à l’approche de l’élection présidentielle française en 2012 et allemande en 2013. Préparer l’alternance en France, en Allemagne… et en Europe apparaît par conséquent plus que jamais nécessaire.

Cette rencontre était suivie de deux ateliers de travail (« Un pacte pour l’euro » ; « L’UE : entre vision et pragmatisme ») à la Friedrich Ebert Stiftung en présence notamment de Hans Eichel, ancien ministre des finances de la République fédérale d’Allemagne. Dix-sept anciens ministres allemands, députés du SPD ou hauts fonctionnaires ont participé aux échanges.

Cette journée d’échanges et riche en débats a mis en lumière l’absence de véritable ambition franco-allemande des dirigeants actuels des deux pays et la nécessité d’une part rétablir le moteur franco-allemand et d’autre part de refuser des politiques communautaires actuelles dictées par les égoïsmes nationaux.

Cet atelier de travail a permis d’analyser :

• la crise de la zone euro, ou plutôt de certains pays de la zone euro, qui devrait amener à une véritable réflexion sur  les dérèglements financiers et budgétaires actuels, sur ce que pourrait être une gouvernance économique européenne garante de davantage de solidarité face aux marchés financiers ;

• les domaines possibles d’une future coopération franco-allemande dans le domaine des grandes infrastructures énergétiques et de transports, de la régulation financière, du commerce extérieur, des relations avec les grands pays émergents ;

• le risque d’une crise de confiance des peuples européens à l’égard d’institutions, qui ne les protègent pas du chômage et de l’insécurité économique et sociale, et le risque concomitant d’une montée des populismes et de la xénophobie.

Face à ces analyses, j’ai rappelé que les socialistes et sociaux-démocrates européens doivent avec courage et lucidité reprendre l’offensive. D’abord une offensive idéologique, car il est trop facile de céder au pessimisme et à la facilité des replis nationaux. Il nous faut donc nettement réaffirmer notre engagement européen et notre certitude que de nouveaux espaces s’offrent pour mobiliser les énergies et catalyser les espoirs, en particulier des jeunes. Ensuite, une offensive économique et sociale pour offrir des projets susceptibles de contrebalancer l’idée, trop souvent répandue, qu’il n’y a plus d’avenir pour une industrie et une économie européenne puissante, capable de rivaliser avec l’économie nord-américaine et celle des pays émergents.