La très médiatisée législative partielle dans la 4ème circonscription du Doubs s’est conclue par une victoire de Frédéric Barbier, le candidat du Parti Socialiste. Si je tiens bien évidemment à me réjouir de l’issue de cette élection, il ne convient pas pour autant d’adopter une posture triomphaliste au lendemain de ce scrutin. L’humble réaction du candidat élu est à ce titre exemplaire. Elle est à son image, intelligente et respectueuse.
Car en effet, cette élection a une nouvelle fois mis en lumière plusieurs phénomènes préoccupants.
Tout d’abord, les chiffres de l’abstention sont inquiétants: plus de 60% au premier tour – je m’en alarmais déjà lors d’un post la semaine dernière – et encore près de 51% ce dimanche . Comme je le dis souvent, le premier parti de France, contrairement à ce que l’on peut entendre ici ou là, est désormais celui de l’abstention.
Ensuite, comment ignorer l’irrésistible montée du FN ? Arrivée en tête lors du premier tour de la législative partielle, la candidate d’extrême droite n’aura été battue que de quelques voix au second tour (48,53%), bien loin de ce que pouvait laisser espérer une mobilisation de type « front républicain ». Les atermoiements de l’UMP au niveau national ne sont certainement pas étrangers à ces résultats en demi-teinte. Même s’il ne faut pas faire d’une élection locale un cas général, la montée des extrêmes, élection après élection, constitue une dure réalité impossible à nier.
A l’heure où les défis mondiaux, européens et nationaux se multiplient, où nos concitoyens ont parfois des difficultés à percevoir la finalité de l’action publique, les dirigeants politiques locaux et nationaux se doivent de faire revenir dans le giron républicain tant les abstentionnistes, souvent désespérés et persuadés que leur vote ne changera rien, que ceux tentés par les extrêmes. L’avenir de nos sociétés démocratiques en dépend.