Jacques Attali, économiste, ancien conseiller de François Mitterrand, avait remis en septembre 2013 un rapport sur l’économie positive qui est resté depuis malheureusement un peu en plan. Dommage, car sa philosophie mérite d’être reprise et d’inspirer nos politiques trop marquées par la tyrannie du court terme.
« L’absence de prise en compte du long terme est la cause principale de la crise actuelle. Il est très inquiétant de voir les sociétés, les nations de plus en plus focalisées sur le court terme » aime à répéter Jacques Attali en prônant l’économie positive qui consiste à prendre en compte les générations à venir dans les choix à prendre. Bref, bâtir un capitalisme patient, à travers une finance positive, qui retrouve son rôle de support de l’économie réelle.
Pour cela, il propose de modifier la définition de l’entreprise dans le Code civil, en prenant en compte sa mission sociale, environnementale et économique, et pas seulement l’intérêt de ses associés capitalistes. Il préconise aussi la création d’un Conseil de Long terme qui prendrait en compte les intérêts des générations futures, à partir du Conseil économique, social et environnemental.
L’économie positive n’est plus une économie marginale ni subventionnée. Elle rassemble entre 5 et 10% du PIB mondial et joue un rôle de stabilisateur dans la crise dans la mesure où elle est fondée sur l’altruisme, et non pas sur l’individualisme, qui est à la racine de beaucoup de maux actuels.
C’est donc, à n’en pas douter, un magnifique chantier, qui devrait attirer bien des jeunes entrepreneurs à un moment où le pays semble marquer le pas et l’économie manquer de sens.