« Le développement économique international, c’est aussi l’affaire des collectivités territoriales ».

Avr 26, 2014 | Actualités | 0 commentaires

Je me suis félicité du regroupement, sous l’autorité du ministre des Affaires étrangères, de l’ensemble des politiques relevant du développement économique international, donnant cohérence et efficacité à la diplomatie économique voulue par Laurent Fabius.

Désormais, il faut s’organiser!
C’est l’affaire de l’Etat et des entreprises. En organisant la complémentarité des filières, en faisant travailler les sous traitants français traditionnels avant de recourir à des partenariats étrangers, en chassant « en meute » ou en escadre à l’étranger…
En matière économique, la solidarité entre les entreprises françaises doit devenir cause nationale.

Mais c’est aussi l’affaire des collectivités territoriales.
Les entreprises comme les régions et les villes (Bordeaux, Lille, Lyon, Toulouse, Grenoble…) qui sont performantes sont celles qui jouent à l’international.
L’efficacité économique et commerciale à moyen et long termes comme la solidarité internationale, poussent à une intelligente division internationale du travail, à une meilleure articulation et à un meilleur équilibre entre importation et exportation, à un engagement plus soutenu des investissements français à l’étranger et étrangers en France.

La loi de décentralisation (dite acte 3) va conférer aux régions et aux métropoles des compétences et des responsabilités accrues en matière de développement économique. Le copilotage des pôles de
compétitivité, le concours à l’enseignement supérieur et à la recherche, l’entrée au capital des sociétés d’accélération des transferts de technologies vont permettre aux collectivités territoriales de relayer utilement l’Etat dans le redressement économique du pays.
Les régions auront un rôle moteur dans l’animation du monde des PME.
Les métropoles, sièges des pôles universitaires, des centres de recherches, des pôles de compétitivité, seront capables de porter l’exigence d’innovation et donc de rendre plus efficace la montée en gamme des PME en ETI, plus créatrices d’emplois et plus aptes à l’exportation.

Ainsi Grenoble, classée 5eme ville la plus innovante du monde (et seule ville française dans les 15 premières) par le magazine Forbes, classée 1ère grande ville française avec Lille en matière de développement économique par l’Express, dans les 3 premières villes innovantes d’Europe (seule ville française sur le podium) dans le concours I-Capital de l’UE, a réussi à construire un véritable eco-système d’innovation fondé sur une puissante recherche publique et privée (30000 emplois) avec 5 grands équipements européens, 9 centres nationaux de recherche, 220 laboratoires et un tissu industriel diversifié avec la présence de leaders mondiaux (Schneider Electric, ST Microélectronics, HP, BioMerieux, Cap Gemini, Caterpillar, Siemens, Xerox,…), plus de 550 entreprises à capitaux étrangers, 4 pôles de compétitivité dont Minalogic, labellisé « Cluster organisation management excellence label Gold ».
On peut aussi évoquer le dernier classement du Financial Times mettant Grenoble dans le top 20 des villes européennes les plus attractives pour les investissements étrangers (et seule ville française de moins de 400000 habitants à y figurer).
Cet écosystème a contribué à la diffusion d’une culture d’innovation chez tous les Grenoblois et a généré la création de nombreuses start-ups (200 en 10 ans) et PME.
Grenoble accueille aujourd’hui 70000 étudiants dont près de 10000 étrangers.

Cette dynamique permet à Grenoble un taux de croissance sensiblement supérieur à la moyenne nationale. C’est un des très rares territoires français où l’emploi (notamment industriel) a progressé depuis 2006.
L’écosystème grenoblois, basé sur l’innovation, a donc permis un développement économique soutenu, même depuis la crise.
Il faut ajouter que l’innovation n’a pas concerné uniquement la sphère scientifique et technologique, mais aussi le champ social, environnemental, éducatif, culturel…
Mais c’est bien la croissance économique qui a permis de créer des emplois, première des solidarités, et de disposer de ressources financières et fiscales pour mener les politiques urbaines de cohésion sociale, d’aménagement, d’animation et de rayonnement du territoire: transports en commun, accessibilité, accompagnement des plus fragilisés, cité scolaire internationale,…

Au total, il est temps de mieux articuler l’action des entreprises avec celle des collectivités publiques, européenne, nationale et locales.
La dynamique des territoires doit désormais renforcer celle de la diplomatie économique!