En mes qualités d’administrateur de la Fédération Hospitalière de France (FHF) j’ai participé mercredi à son Conseil d’administration.
Plusieurs questions importantes y ont été abordées à cette occasion, me permettant d’intervenir sur deux points essentiels.
D’abord sur le sujet de la laïcité dans les établissements hospitaliers et médico-sociaux, objet d’une étude intéressante menée par une commission de la FHF.
L’hôpital public ne se situe pas sur un territoire hors sol et n’est donc pas à l’abri des difficultés liées au respect de la laïcité et du vivre ensemble dans notre pays. Mais il reste un lieu privilégié pour les applications des règles collectives, car il est par définition un lieu public ouvert à tous, sans discrimination. On sait qu’il est souvent plus difficile à mettre cela en pratique dans toutes les écoles de la République ou dans nombre de quartiers dits prioritaires.
La laïcité n’est pas un principe appliqué dans tous les pays du monde. C’est l’honneur de la France que de l’avoir érigée en valeur fondamentale de notre République. C’est un objectif noble, exigeant visant l’assimilation de tous dans la République, qui ne peut être ainsi que sociale. Mais son application est aujourd’hui plus délicate qu’au début du 20ème siècle. Notre société est devenue au fil des décennies beaucoup plus diverse, multiculturelle et le dispositif législatif et réglementaire qui y est lié beaucoup plus complexe.
L’hôpital public qui assure, par fonction, un lien fort entre le sanitaire et le social doit rester un lieu favorable à l’épanouissement de la laïcité.
Abordant la question de la structure d’organisation du salon annuel de la FHF à la Porte de Versailles, j’ai plaidé pour un engagement plus fort de notre Fédération sur les enjeux économiques et industriels concernant le secteur de la santé et en particulier de l’hôpital. Relatant mon entrevue la veille avec Jean-Lou Blachier, médiateur des marchés publics, je rappelais qu’il y a loin de la coupe aux lèvres, de la coupe innovatrice et référente dans le monde entier de l’hôpital public, aux lèvres industrielles et exportatrices de notre pays dans ce secteur. Les plus grandes avancées médicales, scientifiques et technologiques ne sont pas suffisamment exploitées au plan industriel au bénéfice de la France.
Il est temps d’engager, à l’instar de ce qui a été fait dans le secteur de la Défense – notamment avec le Pacte PME-Défense – une organisation efficace pour valoriser nos atouts, en particulier en matière d’imagerie médicale, d’e-santé ou de biotechnologies médicales. Il convient de relayer un ministère de la santé peu allant au plan de la promotion industrielle et de l’exportation dans le domaine de la santé.
Dans cette perspective, un colloque pourrait être organisé à l’automne prochain sur cette question à l’initiative de la FHF avec l’objectif de la mise en place d’une structure efficace de coordination et d’impulsion.