Hier, les Britanniques ont voté pour la sortie de l’Union européenne.
Il convient évidemment de prendre acte et de respecter ce choix, tout en se questionnant sur l’outil même du référendum. Parfois présenté comme le summum de l’expression de la démocratie, il est pourtant bien difficile à manier si l’on veut éviter tout populisme ou simplisme… Les contours de cette campagne étaient celles des émotions, elle est allée jusqu’à l’opposition des peurs : peur de la perte d’identité et de l’immigration massive d’un côté, peur d’un affaiblissement boursier de l’autre… Elle est allée jusqu’à un horrible drame avec le meurtre de la députée Jo Cox…
Il convient surtout de ne pas laisser ce vote être utilisé par ceux qui veulent construire des murs, opposer les peuples, privilégier le repli en réaffirmant les frontières nationales. Eviter, enfin, la contagion…
Pour cela, il faut faire de cette perte une obligation de se questionner sur le sens de l’Europe. Ce beau projet d’union et de paix fondé au lendemain des guerres qui ont meurtri notre continent, doit aujourd’hui réaffirmer sa vocation et ses bases politiques. L’Europe ne peut plus être simplement dédiée au marché intérieur : celui-ci doit être régulé et s’accompagner d’une vraie capacité d’investissement.
L’Europe doit être plus généreuse. Les chantiers ambitieux sont nombreux : défense commune, enjeux énergétiques, révolution numérique, politiques sociales et de solidarités… Ce n’est qu’ainsi que notre continent et l’union des peuples qui le constituent, pourront se différencier et rayonner à l’échelle du monde.