C’est avec beaucoup de tristesse que mon épouse et moi-même avons appris le décès de notre amie Edwige Elkaïm, femme merveilleuse qui suscite l’admiration.
Admiration pour son parcours personnel, intellectuel, spirituel, professionnel et militant, remarquable.
Avec constance, elle a inscrit ses engagements et ses combats dans un idéal profondément humaniste. Infatigablement, elle a lutté, en historienne et en citoyenne éclairée, contre les exclusions, contre le racisme, contre l’antisémitisme. Pour la liberté, la justice et la paix.
Ensemble, nous avons accompagné régulièrement des jeunes et des moins jeunes à Auschwitz pour éveiller ou réveiller leur mémoire, et alerter leurs consciences.
Elle me disait souvent : « il faut valoriser le Bien plutôt que de toujours montrer les bourreaux ».
Présidente du CRIF Isère, elle a succédé remarquablement à deux personnalités, à deux amis, Georges LACHCAR et Jean-Luc MEDINA, montrant à quel point elle était à la hauteur de la confiance qui lui était faite.
Au-delà, de la Présidente du CRIF, Edwige était une amie fidèle. Nous sommes sur le terrain de la sensibilité qui était si vive chez elle. Sur le terrain des liens, qu’elle a su si admirablement tisser. Sur le terrain de la fraternité qui lui était si cher.
Une fraternité qui a rang de vertu quand elle se garde de l’exclusivité, quand elle fait la place à la différence, quand elle comprend le désaccord comme une invitation au partage, quand elle donne goût à la pluralité du monde.
Présent à Jérusalem le 25 décembre dernier, je lui envoyais, du Mur des lamentations, un message de soutien fidèle et affectueux. Elle me répondait aussitôt, envahie par les larmes d’émotion: « Quelle joie! Mon plus grand voeu depuis 3 ans et demi, c’est de pouvoir prier au mur pour qu’un miracle s’accomplisse. Et c’est vous qui priez pour moi! Longue vie à vous et à tous ceux que vous aimez! »
Nous nous sommes rendus régulièrement à son chevet dans les derniers instants de sa vie. Edwige nous répétait sans cesse « vouloir, c’est pouvoir » et malgré la souffrance elle gardait cette hauteur d’esprit, cette force de combat qui la caractérisait et elle ajoutait : « il faut faire grandir l’humanité qui est en nous ».
Marie et moi-même avons perdu une amie proche, une femme tout simplement formidable, et adressons à sa mère, à ses enfants, à toute sa famille et à ses proches nos condoléances émues et nos pensées de grande fidélité.