C’est avec une grande émotion et une profonde tristesse que j’ai appris le décès d’Anne-Marie Mingat, grande figure de la Résistance, Juste parmi les nations.
Participant à la fondation des Jeunesses socialistes en 1936, cette grande dame n’avait jamais cessé son engagement auprès des jeunes générations pour le « devoir de mémoire ». Pendant la Seconde guerre mondiale, refusant la capitulation française et choisissant la voie de la résistance, elle accueillit sous son toit une petite fille juive sous une fausse identité et falsifia de nombreux documents qui permirent de sauver des centaines de familles juives, avec la complicité de sa mère Marthe Lerme.
Je lui avais remis la grande médaille de la Ville de Grenoble pour rendre hommage à cette femme exceptionnelle qui n’a jamais recherché ni honneur ni même reconnaissance.
Et puis comment oublier cet échange privilégié avec le sculpteur Alain Kirili au moment de la création de son œuvre monumentale « Résistance »? « Mimi » était accompagnée de Gabrielle Giffard, dite « Arielle » dans la résistance. Nous avions passé ensemble quelques heures d’une rare intensité où se trouvaient mêlées Histoire et expression artistique.
Avec mon épouse Marie, je me suis souvent rendu chez Anne-Marie Mingat ces dernières années. Echanger avec elle, avec simplicité et modestie, constituait une leçon de vie et de courage sans cesse renouvelée. Jusqu’au bout, elle avait conservé une magnifique envie de vivre et une formidable capacité à s’émouvoir des injustices du monde. Partager ses faits d’armes de militante dans de grands éclats de rire réchauffait le cœur.
Je souhaite adresser à son fils Marc mes pensées fidèles et à tous ses proches mes plus sincères condoléances.