Ce mois de mars, se tenait, comme régulièrement, une réunion des sections PS de Malherbe et Villeneuve. C’est au Patio que les militants se sont réunis cette fois-ci, l’ordre du jour devant aborder les élections présidentielles, la nécessité de faire barrage aux idées dangereuses de l’extrême droite et aux tentations du repli au niveau national comme au niveau local. A l’instar de l’ensemble des sections de Grenoble et de ma circonscription, les débats ont été de qualité et se sont attachés à apporter avec le plus grand pragmatisme des solutions aussi bien aux préoccupations du quotidien qu’aux grandes problématiques actuelles.
En clôture, un temps convivial a été organisé par les camarades de la Villeneuve.
Je tenais à partager ici quelques éléments de mes interventions autour de trois idées :
UNE RÉELLE PERPLEXITÉ
Pourquoi nier la perplexité qui s’est emparée de beaucoup à quelques semaines du premier tour de la présidentielle ?
Il y a en réalité plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, il faut parler du bilan du quinquennat, car malgré de réelles et indéniables avancées (éducation, international, santé, nouveaux droits comme le mariage pour tous…), il apparaît difficile de restituer de façon dynamique ce bilan. Pour nombre de nos compatriotes, le calendrier un peu confus des mesures, les résultats en demi-teinte en matière d’emploi, les polémiques au sein du gouvernement et du groupe parlementaire socialiste ont malheureusement rendu ces cinq ans peu convaincants.
Au sein du parti, plusieurs points renforcent aujourd’hui cette perplexité : l’absence de projet avec un PS qui s’en remettait au seul débat des primaires ; des primaires qui ne sont pas dans la culture politique de notre pays et qui (comme à droite) ont débouché sur un choix de candidat portant l’orientation la plus radicale ; ou bien encore l’accord Hamon-Jadot qui n’était pas dans la ligne des primaires et qui avive les oppositions, en particulier à Grenoble où socialistes et écologistes sont en désaccord sur le fond et la forme.
Enfin, il existe un sentiment plus général que les questions politiques de fond sont mal ou non traitées : la pauvreté, le logement, le travail, l’innovation, la compétitivité économique, la politique industrielle, la place des collectivités territoriales, la fiscalité locale, la Culture, l’Europe des projets et des citoyens, la régulation économique, sociale et environnementale au plan mondial, la stratégie parlementaire après la présidentielle…
DE LA PEUR À L’ESPOIR
La peur, c’est la victoire possible du FN. Mais on ne combat pas seulement Marine Le Pen en agitant le chiffon rouge. Ça ne suffit plus ! Il faut convaincre sur le fond que ses orientations sont extrêmement dangereuses pour la France et les Français, qu’il s’agisse de ses positions insensées en matière économique ou sociale, de la question de l’Europe ou bien d’immigration.
L’espoir, c’est donner corps à un projet sur le long terme auquel on peut s’identifier, parce qu’il est porteur de valeurs et de convictions fortes. Et il faut s’attacher à être cohérent et crédible ! Chacun, à son niveau, doit pouvoir concrètement s’y retrouver.
Ainsi, pour ma part, c’est ce que j’ai voulu faire en me battant à l’Assemblée nationale :
– pour l’émergence des métropoles donnant à un territoire étendu (jusqu’à l’aire urbaine) avec une gouvernance forte (grâce à la nécessaire élection au suffrage universel des exécutifs communautaires) la capacité de conduire des politiques intégrées plus efficaces, en matière de développement économique, d’aménagement du territoire et d’habitat permettant la mixité, de déplacements et de développement durable sérieux;
– pour l’Europe avec des projets et des investissements qui donnent un sens à notre projet continental, comme la liaison Lyon-Turin;
– pour l’aide publique au développement, au bénéfice de l’Afrique et des pays les plus pauvres, avec mon engagement comme administrateur de l’Agence française de Développement;
– pour l’égalité plus que pour l’identité nationale, à travers notamment mon engagement contre la déchéance de nationalité.
MONTRER LA VOIE
Au total, nous devons montrer concrètement la voie qui éclaire l’avenir que nous souhaitons pour notre société et dans le monde.
François Mitterrand soulignait avec une ironie mordante que le PS avait produit plus de théologiens que de saints… Est-on vraiment sorti de cette politique en trompe l’œil ?
Notre responsabilité réside assurément dans la conquête de l’avenir.
Certes, c’est toujours plus difficile à entreprendre que de se laisser aller au rythme du temps présent vantant les boussoles qui indiquent le Sud.
Mais il n’y a pas d’autre choix si nous voulons redonner espoir dans l’humanité. Il faut ouvrir la voie !