J’ai pu participer, le 18 janvier dernier, à un petit-déjeuner de travail organisé par le think thank « En temps réel » autour de Laurent Fabius, l’actuel Président du Conseil constitutionnel. Mais c’est en tant qu’ancien Président de la Conférence de Paris de 2015 sur le climat (COP21), où il a joué un rôle majeur dans l’obtention du premier accord universel contraignant ayant pour objectif de contenir le réchauffement climatique, qu’il s’est exprimé. Cette rencontre fut l’occasion de tirer un bilan un an après cet accord historique.
Détournant la sentence de Claude Lévi-Strauss, Laurent Fabius lançait : « le monde a commencé sans l’Homme. Et ce dernier risque de disparaître avant la fin du monde ». C’est là l’enjeu de la COP21, donner un espoir d’avenir à l’ensemble de l’écosystème terrestre, à la diversité des espèces et, finalement, à l’humanité.
Après la Pologne et le Pérou, la France et sa capitale Paris ont donc accueilli la COP. Le Président François Hollande avait rendu publique dès 2012 l’intention de notre pays de devenir hôte. A vrai dire, il s’agissait d’une candidature unique, car aucun pays ne se bousculait. Tous souhaitaient « good luck » aux organisateurs dans cette nouvelle rencontre que personne ne pensait a priori fructueuse.
Pourtant, cette fois-ci, contre toute attente, les Présidents américains et chinois se sont engagés. La différence avec les fois précédentes, et donc le succès de la COP21, tenait au fait que les politiques ont pris le pas sur les techniciens.
C’était au fond la conjonction de trois « planètes » :
– la planète académique et scientifique avec le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat),
– la planète sociétale et économique, avec les entreprises, les ONG et les Collectivités territoriales,
– et la planète politique.
Rien cependant n’était encore joué. En novembre 2015, le texte comportait plus de 1600 parenthèses ! Il y a eu trois versions successives et l’arbitrage a été possible avec une équipe restreinte de 7/8 personnes. La dimension humaine est devenue essentielle. Et finalement, ça a marché : tous les pays ont dit oui.
Pourtant, malgré cette réussite politique sans précédent, force est de constater qu’il existe encore quelques ombres au tableau: tout d’abord, les engagements actuels conduisent tout droit à un réchauffement de +3°C plutôt que de +1,5°C, et surtout les déclarations de Donald Trump sur cette question (comme sur beaucoup d’autres) sont très inquiétantes.
Dans quelle direction ira la dynamique engagée ? Une chose est sûre, il faut appliquer l’accord de Paris et accélérer la lutte contre le réchauffement climatique !