J’ai assisté jeudi dernier au Conseil d’administration de l’AFD au cours duquel Rémy Rioux, nouveau Directeur général, a fait un point très intéressant sur la situation de cet organisme en mutation, outil privilégié de la politique de la France en matière de coopération et de développement.
Après avoir rappelé les priorités qu’il avait clairement assignées à l’AFD pour son projet stratégique (l’Afrique, le climat et la solidarité, les questions de gouvernance, le numérique,…), il a indiqué son souci de nouer ou de renforcer des partenariats : avec les élus et les collectivités territoriales, avec les entreprises, avec les institutions financières internationales, avec la société civile, les ONG et les fondations, avec le monde de la recherche…
L’année 2016 est à marquer d’une pierre blanche avec le fort soutien de l’Etat, du Président de la République, du Premier ministre, du gouvernement, de la Caisse des Dépôts.
Concrètement, des mesures financières ont été décidées : octroi de fonds propres supplémentaires, forte augmentation des prêts, concours pour interventions dans les outre-mers, délégation de crédits européens supérieure à 300 millions d’euros dès aujourd’hui (un record)…
Une nouvelle organisation de l’agence est prévue après discussion en interne et élaboration d’un projet partagé.
Sans attendre, des recrutements, pour répondre à l’accroissement des missions, sont en cours (environ 300 personnes, aussi bien au siège que sur le terrain).
Rémy Rioux a tenu à nous rappeler sa préoccupation permanente pour le bien-être au travail (on se souvient des mouvements sociaux manifestés sur cette question au cours des mois précédents).
Répondant à mes questions, le Directeur général a précisé qu’il avait entamé un tour de France pour nouer ou renouer des partenariats avec les régions bien sûr, mais aussi les métropoles et autres collectivités locales pour relancer la coopération décentralisée, l’AFD étant un levier essentiel pour relancer l’action extérieure en matière de développement des collectivités territoriales.
Par ailleurs, il m’a répondu que les soutiens aux outre-mers n’étaient pas fléchés par l’Etat, laissant une réelle capacité d’initiative à l’AFD.
En revanche, les crédits européens sont obtenus projet par projet, ce qui oblige à un très gros travail des équipes de l’AFD. Il convient de plaider auprès de la Commission pour une approche plus globale (programmée).
Au total, l’AFD se donne progressivement les moyens d’un fort développement, plus clair et plus efficace. C’est une chance pour la France et pour tous les pays bénéficiaires de sa politique de développement. C’est un signal fort envoyé à l’occasion de son 75ème anniversaire qui sera célébré en décembre prochain.