J’ai récemment participé, en Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, à un intéressant échange avec l’Ambassadeur Pierre Morel, président du groupe politique pour l’application des accords de Minsk (Groupe de contact trilatéral sur les accords de Minsk 2 de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
Il a exposé le rôle du groupe qu’il préside dans le processus de mise en œuvre de ces accords conclus au sommet du 11 février 2015.
Le groupe de travail politique comprend une dizaine de personnes qui se réunissent très régulièrement (déjà 37 séances !) et qui ont pour objectif d’éviter de reproduire l’échec du Protocole de « Minsk 1 » qui n’avait pas eu de véritables suites et n’avait malheureusement pas empêché que la situation sur le terrain ne se dégrade.
L’ambassadeur a rappelé que la feuille de route du sommet de Paris a conduit à un vrai cessez-le-feu, efficace à partir d’octobre 2015 et pendant deux mois. Un arrêt des conflits est donc possible même si l’on a connu par la suite une reprise des hostilités.
Une des problématiques demeure, par ailleurs, la question de la loi électorale, sur laquelle les divergences sont importantes. L’Ukraine estime que c’est la loi ukrainienne qui doit régir les élections. Le Donbass réclame en revanche une organisation locale. Le rôle des partis politiques ukrainiens représente la difficulté essentielle et s’ajoute à la difficulté d’organiser des élections dans un climat de guerre…
Le temps qui passe est mauvais pour les deux parties car il permet l’établissement d’un espace de non-droit qui peut s’étendre de la Lituanie au Sud de la Russie.