Peut-on imaginer, pour un français, pays aussi dissemblables ? par la taille, la démographie, la culture, l’histoire, la géographie… et pourtant… ne dit-on pas de l’Inde qu’elle est la plus grande démocratie du monde et de la France qu’elle est le pays des droits de l’homme ?
Ne retrouve-t-on pas dans leurs devises républicaines (liberté, égalité, fraternité et… justice pour l’Inde) les mêmes valeurs ?
L’Inde accède à l’indépendance le 15 août 1947 et se dote d’un régime démocratique parlementaire (bicaméral). C’est un Etat fédéral constitué de 25 Etats et 7 territoires aux prérogatives importantes pour diriger une population de près de 1,2 milliard d’habitants, en proie à des problèmes immenses, liés à une urbanisation explosive, une pauvreté massive, un surpeuplement non maitrisé, des affrontements intercommunautaires, des relations difficiles avec ses 5 voisins (Pakistan, Chine, Bhoutan, Népal et Birmanie).
Le Général de Gaulle se demandait comment gouverner une nation aux 400 fromages différents, que dire d’un pays au 15 langues officielles (même si l’anglais est devenue la langue véhiculaire), aux multiples religions (et notamment hindouiste et musulmane – 3ème population musulmane du monde avec 140 millions de fidèles) aux maladies endémiques (malaria pendant la mousson, dengue, chikungunya, encéphalite japonaise, grippe aviaire, méningite bactérienne), aux catastrophes naturelles et technologiques fréquentes et dévastatrices.
Et pourtant, l’Inde n’a pas renoncé à ses principes démocratiques, connaît une croissance régulière entre 5 et 10%, se dote d’une main d’œuvre qualifiée très importante dans le domaine notamment des logiciels. Cette croissance soutenue des dernières années génératrices d’emplois et de revenus alimente une consommation intérieure elle aussi croissante. Une classe moyenne (certes encore modeste : 10% de la population ) a émergé.
L’Inde a engagé une ouverture et une libéralisation couplées à sa volonté d’accéder à un statut d’acteur à part entière du système commercial international. Cette aspiration l’a conduit à soutenir les projets parallèles du Brésil et de la Chine, qui a donné naissance au groupe ad hoc G-X.
L’Inde est une puissance nucléaire, civile et militaire qui revendique un statut international de 1er plan au sein de l’O.N.U. Le non-alignement « militant » indien s’est construit en fonction de ses contentieux avec le Pakistan et la Chine. L’Inde a été longtemps non alignée tout en étant l’alliée privilégiée de l’URSS dans la région. Elle garde des relations importantes avec la Russie, en particulier en matière d’armements, même si elle doit ménager ses partenaires commerciaux principaux (Chine, Etats-Unis) tout en étendant le champs de ses échanges (Afrique du Sud, Venezuela, Brésil,…).
Les relations avec la France, longtemps difficiles du fait notamment des ventes d’armes françaises au Pakistan, se sont améliorées depuis 1998, et surtout depuis 2004, avec la présence (et contrats) de 300 entreprises bien implantées et une réel réseau culturel et éducatif dans les grandes villes et notamment à New Delhi (la capitale), à Bombay (la plus grande ville) et Pondichéry (ancien comptoir français).
Ainsi notre pays dispose de 20 alliances françaises et l’on enseigne le français dans 40 universités indiennes. La communauté française est surtout présente dans les mégapoles : 1000 à New Delhi, 500 à Bombay.
En France, nous accueillons environ 1000 étudiants indiens chaque année. Grenoble est présente en Inde par ses échanges universitaires, en particulier avec l’UJF à Bengalore et par des représentants à l’ambassade (Patrick Chézeaud, ancien président de l’Université Stendhal, actuel conseiller scientifique auprès du dynamique ambassadeur Jérôme Bonnafont, lui-même ancien collaborateur à l’Elysée du président Chirac).