Invité à Sallanches par mon amie Annie Laffin, dans le cadre de la fête de la rose de Haute Savoie, je suis intervenu sur la question du tourisme, préoccupation locale primordiale.
C’était l’occasion de rappeler le paradoxe français en la matière.
Première destination touristique au monde avec 83 millions de visiteurs par an, devant les USA et l’Espagne, la France bénéficie d’atouts naturels exceptionnels: beauté et variété des paysages, patrimoine culturel extraordinaire, histoire prestigieuse, cuisine la plus raffinée au monde…
L’activité touristique concerne plus de 2 millions d’emplois et représente 7% de notre PIB.
Mais la France n’émarge qu’au 3ème rang mondial pour le chiffre d’affaires. L’Espagne qui reçoit 30% de moins de visiteurs que notre pays enregistre 10% de plus de recettes.
Et la France ne figure qu’au 7eme rang en terme de compétitivité touristique!
Il nous faut corriger le tir pour tirer un bien meilleur profit de nos atouts.
Au plan politique, Laurent Fabius a su intégrer la diplomatie économique et le tourisme à notre politique des affaires étrangères et fixer un objectif ambitieux mais réalisable de 100 millions de touristes en France en 2020. Le cadrage est fixé.
Il reste à progresser, sans tarder, au plan des infrastructures et de l’immobilier touristiques, dans la formation des acteurs et notamment concernant les langues étrangères, en s’engageant plus activement dans le numérique touristique, en structurant en filières les milliers de PME et surtout de TPE souvent très dispersées et sous-équipées.
Le tourisme peut devenir un point fort dans notre capacité à aborder l’économie mondiale. Secteur non soumis aux délocalisations, permettant de contribuer à rééquilibrer sensiblement notre commerce extérieur, le tourisme permet en outre de s’ouvrir sur les autres et de lutter concrètement contre le repli sur soi et pour l’avènement de sociétés multiculturelles.