Mes années de mandat m’ont également conduit à exercer des fonctions nationales au sein d’associations d’élus comme la présidence du Conseil national des Missions Locales, du Groupement des Autorités Responsables de Transport ou de l’Association des Maires de Grandes Villes de France, que je préside depuis fin 2007. Ces différentes responsabilités m’ont été confiées pour porter au plan national les innovations que nous avions su mettre en place à Grenoble, mais m’ont aussi indéniablement permis d’oeuvre dans l’intérêt de notre ville et de ses habitants dans de nombreux domaines.
En ce qui concerne plus particulièrement l’AMGVF, et alors que je présenterai ce soir mes vœux à ses membres et à la presse, je considère que c’est une immense responsabilité et un honneur d’agir au nom des grandes villes de France qui concentrent la majorité de la population française. J’en ai mesuré toute l’importance au fil des rendez-vous, rencontres et réunions organisés avec les pouvoirs publics mais également à l’étranger avec des maires de capitales et de grandes villes internationales. Notre pays n’a pas toujours su valoriser ses grandes villes. Il s’en est même longtemps méfié au point de leur déclarer la guerre… Elles sont pourtant, et c’est encore encore plus vrai aujourd’hui, un véritable atout pour notre pays car, de taille humaine, elles disposent d’une qualité de vie incomparable dans le monde. Je le dis souvent ici , nos grandes villes réussissent la synthèse du développement durable constitué du triangle formé de l’économie, du social et de l’environnement. C’est une chance que nous devons ériger en modèle.
A l’AMGVF, j’ai eu à cœur de porter ces convictions nourries de l’expérience grenobloise. J’ai les ai défendues sans relâche auprès du Président de la République, du Premier ministre, des membres du gouvernement, d’élus et de personnalités… Politique de la ville, politique énergétique, éducation, finances, affaires européennes, développement économique, décentralisation… Les batailles ont été nombreuses et les succès au rendez-vous, pour les grandes villes en général mais aussi et souvent pour Grenoble.
Je pense notamment à notre combat contre la réforme de la Dotation de Solidarité Urbaine en 2008 dont 238 communes devaient sortir. Nous avons fait reculer le gouvernement et proposer de nouvelles règles du jeu.
Je pense plus globalement à nos travaux sur le plan financier, de la prise de conscience du poids des normes à la création de l’Agence France Locale, agence de financements des investissements locaux créée par les collectivités locales et pour les collectivités locales. La création de cette agence que je porte depuis 2010 aux côtés de Jacques Pélissard, président de l’AMF et Gérard Collomb, maire de Lyon, constitue un vrai tournant dans la reconnaissance du rôle des collectivités locales qui portent plus de 75% des investissements publics civils dans notre pays. Pour la première fois, elles ont su s’affranchir de la tutelle de l’Etat pour conduire avec responsabilité des politiques locales d’investissement qui concourent à la relance économique de notre pays.
Autre bataille et autre succès, celui de l’avènement des métropoles. Quelle réussite pour les 11 grandes agglomérations qui seront transformées automatiquement en métropole le 1er janvier 2015 en vertu de la loi. Je me suis battu pour Grenoble et je suis très heureux qu’elle en fasse partie. Mais que de chemin parcouru! Plus d’un an de travail, d’échanges entre mes collègues, le Président de la République, les membres du gouvernement dont je salue la détermination, et de travaux parlementaires auxquels j’ai participé activement avec mes collègues du Sénat et de l’Assemblée nationale. J’ai souvent eu l’occasion de m’exprimer dans les médias sur la nécessité de doter la France d’un réseau de métropoles. Sans opposer les territoires entre eux, les grandes villes créent de la richesse. Des villes comme Grenoble ou même Nantes ont des taux de croissance de l’ordre de 2 à 3%. Un dynamisme qui empêche notre pays de sombrer dans la récession. Et contrairement aux idées fausses largement répandues, ces grandes villes ont des poches de pauvreté très importantes nécessitant une intervention publique adaptée. Leur transformation en métropole leur permettra de jouer pleinement leur rôle en matière de développement économique, de développer les emplois et d’accompagner efficacement les populations les plus fragiles. Ce sera, enfin, un moyen de réaliser la transition énergétique dont la réussite souhaitée par le Président de la République dépend largement de l’action des territoires urbains. Avec l’émergence des métropoles, tous nos territoires seront gagnants et notre pays va pouvoir corriger sa trajectoire économique et maintenir son modèle social.
À l’heure où je vais passer la main, l’AMGVF va ouvrir une nouvelle page de son histoire. Une nouvelle étape que j’ai voulue dès 2010 en lançant le chantier du regroupement des associations d’élus dans les mêmes locaux, effectif depuis 2012. Demain, l’AMGVF va donner naissance à une nouvelle organisation née de la fusion avec l’Association des Communautés Urbaines, présidée par Michel Delebarre, et d’un rapprochement stratégique avec l’Assemblée des Communautés de France, présidée par Daniel Delaveau. Je suis fier d’avoir initié ce projet politique tant est préjudiciable l’action en ordre dispersé. Il faut admettre que nous avons beaucoup d’associations d’élus. Elles sont nécessaires pour défendre certaines spécificités territoriales mais leur nombre ne tend pas toujours à l’efficacité, d’autant que les pouvoirs publics peuvent s’accommoder de leurs différences. Demain, les territoires urbains vont devoir relever des défis majeurs pour l’avenir de notre pays. La nouvelle association plus intégrée, plus forte, et mieux organisée sera en mesure de les aider et je veillerai à çe que la nouvelle équipe en fasse sa priorité.
La présidence de l’AMGVF restera un moment fort de ma vie. J’y ai mis toute mon énergie parce que je crois profondément à l’urbain, moteur du vivre-ensemble sans lequel rien n’est possible aujourd’hui. Je continuerai à suivre de près son évolution avec fierté. Je remercie tous les maires qui m’ont donné leur confiance et m’ont accompagné tout au long de ces années pour porter et haut et fort la voix des grandes villes dans notre pays.