Au début de notre Conseil municipal du lundi 28 mars, j’ai été interrogé sur la question des logements-foyers personnes âgées. Voici ma réponse :
» Il me semble important, Chers Collègues, de resituer vos interrogations dans leur contexte. Le plan d’action adopté par le CA du CCAS au début de notre mandat prévoyait bien en effet le lancement d’une démarche projet portant évolution des LFPA Grenoblois. Il s’agissait de la fiche n°16 intitulée »repositionner les LFPA ».
Cette démarche projet a abouti à des préconisations qui sont avant tout des principes de décisions publiques qui devront être débattus dans les instances ad hoc, tant du CCAS que de la Ville mais aussi concertés avec les résidents, les familles, les professionnels et tous les citoyens intéressés.
8 rencontres sont ainsi programmées dans les prochaines semaines et notamment une dans chaque logement foyer.
Avec Olivier Noblecourt et Florence Hanff, je recevrai par ailleurs dans les prochains jours, le 8 avril pour être précis, Madame Liautard, Présidente de l’Association des Familles des Résidents des LFPA pour échanger avec elle sur ces préconisations et plus globalement sur la politique gérontologique de notre ville. Je pourrais à cette occasion, Madame Béranger, renouveler mon attachement aux LFPA et mon engagement à faire en sorte que leurs atouts en terme de besoins de socialisation et de sécurité de leurs résidents soient préservés.
Par ailleurs et contrairement à ce que vous indiquez Monsieur Kuntz, cette démarche fait l’objet depuis son lancement d’échanges tant avec les résidents et leurs familles qu’avec les professionnels des LFPA. Le comité pilotage mis en place pour accompagner ce projet est par ailleurs composé de représentants de tous les conseils de vie sociale des LFPA, c’est-à-dire de représentants des résidents et des familles mais aussi d’associations intervenant dans le champ de la politique gérontologique. Je précise à cet égard que ce comité de pilotage a réussi à travailler par consensus successifs, jusqu’aux préconisations qui ont fait l’objet pour chacune d’entre elles d’un consensus de l’ensemble des participants.
Compte tenu de la difficulté et de la complexité de la situation des LFPA, cette méthode participative et consensuelle me semble le gage de la viabilité de ces structures pour les prochaines années, dans la mesure où la Ville et son CCAS ont évidemment refusé de limiter leur réflexion aux seuls contingences financières ou à la recherche de mesures d’économies. Je vous renvoie à cet égard Monsieur Kuntz à la réponse qu’Olivier Noblecourt avait réservée lors du vote du BP 20111 à votre proposition d’amendement budgétaire. Je vous rappelle également que depuis le début de ce mandat l’augmentation cumulée de la subvention versée par la Ville de Grenoble au CCAS s’élève à plus de 5,5 millions d’euros et que notre soutien au CCAS est évidemment indiscutable.
Je veux rappeler que cette démarche projet a été engagée dans la mesure où la situation de chacun des 6 LFPA n’est pas comparable ni même satisfaisante. Qu’il s’agisse de leur occupation puisqu’il y a aujourd’hui près de 60 logements vacants sur un total de 350 et que ces problèmes de vacance concernent tous les LFPA sauf Notre Dame et les Alpins ; qu’il s’agisse des conditions de vie des résidents dans des logements dont l’aménagement intérieur ne correspond pas au standard des attentes actuelles (il n’y a ainsi pas de douches privatives aux Alpins et à Montesquieu) ou qu’il s’agisse encore du service de restauration qui est très diversement utilisé pour ne pas dire sous-utilisé.
C’est sur la base de ces constats mais aussi sur ceux de l’amélioration continue des services permettant le maintien à domicile et partant, la diminution des entrées en maison de retraite que la démarche projet a été engagée pour aboutir aux principales préconisations suivantes :
– D’abord s’agissant des publics, l’accueil dans les LFPA de personnes autonomes sur la base de prix de journée accessibles à une population à revenu modeste.
– Ensuite un ajustement de la capacité d’hébergement permanente de 359 places à environ 300 c’est-à-dire à l’occupation moyenne des 6 LFPA telle que constatée depuis 4-5 ans
– Une organisation de la présence sur le territoire qui permette de couvrir chaque secteur de la Ville ce qui sous entend des créations d’équipements nouveaux, des rapprochements et sans doute un regroupement d’équipements.
– Une adaptation des services de restauration en regroupant certains restaurants, en améliorant l’offre de déplacement, en mobilisant le service de livraison de repas à domicile ou en développant des conventions avec des restaurants de quartier comme cela a été fait avec succès dans le quartier Mutualité.
– Enfin, le renforcement des animations et des temps de convivialité dans les logements-foyers, notamment le week-end, à destination non seulement des résidents mais aussi, plus largement, de l’ensemble des habitants du secteur.
En conclusion, je veux redire mon attachement au modèle social grenoblois que nous travaillons à renouveler et à conforter et au sein duquel l’action gérontologique tient une place à part. Redire aussi ma conviction quant aux missions premières d’un logement-foyer, qui sont la lutte contre l’isolement et la poursuite de la vie sociale des personnes âgées. Ce sont ces missions qui sont au cœur de nos réflexions et qui devront rester celles des futurs LFPA dont il nous appartient de renforcer l’attractivité et d’en assurer la pérennité. «