Grenoble a été retenue pour assurer un des 12 « temps forts » organisés dans le cadre du programme de cette année 2011 consacrée à la lutte contre la solitude, au titre de Grande Cause Nationale. C’est dans ce cadre que j’ai accueilli au Musée de Peinture de Grenoble, le jeudi 9 juin les nombreux participants inscrits au Forum organisé à l’initiative d’un collectif d’associations fédéré par la Société Saint-Vincent de Paul sur le thème : « Pas de solitude dans une France fraternelle : il y a toujours une famille à visiter ».
Cela a été pour moi l’occasion de remercier tout particulièrement Bruno DARDELET, Président national de la Société Saint-Vincent de Paul, présent ce jour, mais aussi les membres du comité de pilotage investis de longue date dans la préparation de cette journée, et bien sûr, les représentants des institutions et associations mobilisés au quotidien au service des personnes en souffrance physique et morale dans notre cité.
Depuis le début du 20ème siècle, l’histoire de Grenoble est indissociable de ce qu’on a appelé le « socialisme municipal », avec tout ce que cela suppose d’idéal de fraternité, de solidarité et d’exemplarité. De beaux combats y ont été menés au fil du temps contre les inégalités et les injustices, des réalisations pionnières y ont vu le jour, des idées y ont germé qui ont essaimé, ici et ailleurs … Cela n’aurait pas été possible sans la contribution de ce qu’on appelle la « société civile » ou les « forces vives » à cette histoire politique locale nourrie par un vivier citoyen justement réputé pour son exigence, son inventivité et sa pugnacité.
Mais cette réputation de « laboratoire urbain » qu’elle partage avec quelques autres grandes villes de France, vaut davantage, à mon sens, par les promesses qu’elle engage que par la célébration d’une excellence qui n’a de valeur que dans le renouvellement.
En tant qu’élu de proximité, je constate que la solitude est bien un « mal social » – un mal à combattre non seulement pour soulager les personnes qui en souffrent mais aussi pour notre propre sauvegarde, car l’expérience de la responsabilité pour autrui touche l’essence de la condition humaine.
Je constate aussi que la solitude, à la fois symptôme et cause du morcellement des sociétés modernes, est un mal qui s’aggrave, et qui porte atteinte aux valeurs de solidarité et de fraternité de notre pacte républicain.
Dans un temps où les individus se sentent de moins en moins comptables de la charge et de l’entretien du lien social, nous avons besoin de conjuguer les efforts de tous pour promouvoir la qualité du « vivre ensemble » et répondre à l’aspiration de tous au partage d’un destin commun.
Que ce soit par les politiques générationnelles, les aides sociales, le soutien à l’animation des quartiers, et même l’organisation de fêtes qui rassemblent régulièrement le plus grand nombre dans la joie partagée gratuitement, la Ville est présente sur beaucoup de brèches creusées dans le « vivre ensemble », et elle agit au quotidien en direction des personnes exclues ou en danger de l’être, notamment du fait de l’âge, du chômage, de la précarité, de la maladie, du handicap …. Elle s’attache aussi à cultiver la complémentarité de l’offre associative et des politiques publiques sur le terrain de la cohésion sociale.
Ceci étant, la solitude est une affaire de tous les jours : une affaire de familles, de voisins, de collègues … Une affaire qui nous concerne tous !