J’ai voulu exprimer le sentiment que ce lieu avait un goût d’éternité, entre tradition et avenir. / Photo DR Franck Crispin
Ce fut une très belle soirée, là-haut sur les flancs de la Bastille, sur les premiers contreforts de la Chartreuse. Plus de 400 personnes se pressaient à l’invitation de la famille Gras pour célébrer les cinq générations qui ont fait de ce site emblématique un des hauts lieux patrimoniaux et gastronomiques de Grenoble.
Invité à prendre la parole après une superbe récitation signée Gérard Gras et prononcée à deux voix avec le comédien Thomas Sagnard de la ligue 1pro38, j’ai exprimé le sentiment que le lieu où nous étions conviés avait un petit goût d’éternité et qu’il avait su, mieux que d’autres, concilier tradition et avenir.
Avec mon épouse Marie, nous en sommes devenus amoureux.
Étudiants, nous y montions déguster l’omelette et le gratin dauphinois. Puis parents, ce fut le temps des repas familiaux et celui inoubliable du mariage de notre fils Matthieu.
Député et maire, j’avais plaisir à faire découvrir à mes hôtes de marque, ministres, ambassadeurs ou chefs d’entreprises, cette table réputée avec vue imprenable sur les trois massifs montagneux qui constituent l’écrin de Grenoble.
J’évoquais aussi les jours de moins bien, il y en a eu inévitablement en quelques décennies, où je montais me ressourcer, me pencher au bord de la terrasse et admirer ma ville. Et c’était immanquablement reparti pour un tour…
La célébration des 120 ans d’un des hauts lieux patrimoniaux et gastronomiques de Grenoble / Photo DR Franck Crispin
Je n’ai évidemment pas connu les cinq générations de Gras. J’ai réussi à honorer la troisième génération, celle de Marie-Louise, mère de Gérard et grand-mère de Laurent. C’était à la mairie de Grenoble en 1999, lui remettant la grande médaille d’or de la Ville en même temps qu’à deux autres grandes dames anciennes résistantes, marquant ainsi notre estime et notre reconnaissance pour son engagement exceptionnel.
Et puis, avec Marie, nous sommes devenus amis de Monique et de Gérard, puis de Laurent et d’Elyette, d’Aline, de Thierry et de leur fille. Laurent est devenu l’étendard de la famille, lançant en 2008 et 2009 la rénovation de l’établissement, se dépensant sans compter à la tête de l’UHMI (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), notamment pour la formation des jeunes.
Concilier l’art de la gastronomie et la valorisation d’un territoire, c’est toute la magie de cette belle histoire familiale. Il fallait le célébrer avec les nombreux amis de ces lieux et de ses protagonistes si remarquables.
C’est fait, et bien fait !
