Je tiens à saluer le formidable exploit de l’alpiniste suisse Ueli Steck qui a gravi en 28 heures aller-retour et en solitaire l’immense face sud de 2500 mètres de l’Annapurna (8091 mètres), le dixième sommet le plus haut du monde.
Spécialiste des records de vitesse (ascension de la face nord de l’Eiger en moins de 3 heures par exemple), le Bernois de 37 ans, qui avait participé aux Rencontres du cinéma de montagne de Grenoble en 2008, a dû affronter des conditions extrêmes pour atteindre le sommet de l’Annapurna en empruntant la voie directe tentée par Pierre Beghin et Jean-Christophe Lafaille en 1992. Une voie qui avait coûté la vie au Grenoblois Pierre Beghin alors que Jean-Christophe Lafaille sans corde et blessé avait mis 5 jours pour redescendre au camp de base montrant selon Reinhold Messner « la capacité à survivre qui fait les plus grands alpinistes ».
Cette tragédie a fait l’objet d’un film réalisé par Christophe Raylat « Survivre à l’Annapurna » présenté l’an dernier aux Rencontres du cinéma de montagne. En atteignant le sommet par cette voie Ueli Steck montre qu’il est un des alpinistes actuels les plus doués et rend un bel hommage aux Français Pierre Béghin et Jean-Christophe Lafaille.