Plus d’un demi-siècle après avoir atteint le sommet de l’Everest avec son ami, le sherpa Tensing Norgay, Sir Edmund Hillary est mort, vendredi 11 janvier, âgé de 88 ans.
C’est le 29 mai 1953 que cette force de la nature, qui mesurait 1,90 m, a atteint le toit du monde (8 848 mètres) dans la chaîne de l’Himalaya.
Une ascension que beaucoup pensaient humainement impossible. Un exploit qui fit le tour du monde et marquait le début d’une vie empreinte d’aventures, de grands défis, de découvertes, mais surtout d’humilité.
"Les héros que j’admirais dans ma jeunesse semblaient posséder des aptitudes et des vertus inaccessibles au commun des mortels. Je désirais fortement les égaler mais n’ai jamais réussi à me hisser à leur niveau. Transi de peur dans les moments de danger, je trouvais difficile de produire la force tranquille dont sont faits les héros… J’ai découvert que même les médiocres peuvent avoir des aventures et même les peureux peuvent réussir".
Ainsi s’exprimait Edmund Hillary. Il n’aimait pas qu’on le perçoive autrement que comme un "type très ordinaire".
Et pourtant, Sir Hillary avait cette force peu commune qui lui permit de transformer ses rêves en réalité, une générosité, un humanisme qui guida toute sa vie, et notamment son engagement en faveur du peuple sherpa, dont il n’a eu de cesse, à travers de nombreuses fondations, d’améliorer les conditions de vie.
Aujourd’hui, le monde de la montagne vient de perdre un grand Monsieur, un grand alpiniste au sens le plus noble du terme.
Pour ma part, bivouaquant à 6000 mètres en Himalaya à l’automne 2006 et patientant dans l’attente d’une fenêtre météo qui n’est jamais venue, bien souvent, je revoyais dans ma tête, cette photo d’Hillary après l’ascension de l’Everest…